L’exercice joue un rôle essentiel dans notre santé physique et mentale, particulièrement alors que nous traversons une crise sanitaire mondiale. Alors, lorsque la pandémie a forcé l’arrêt des activités sur le campus, le Département de kinésiologie et d’éducation physique est rapidement passé à l’action pour que la communauté mcgilloise continue de bouger.
Lancée en 2018, la Clinique de kinésiologie est un programme de stage qui donne aux étudiants l’occasion de mettre leurs connaissances en pratique en offrant des cours de conditionnement physique aux membres de la communauté mcgilloise qui ont besoin d’aide en raison d’une blessure ou d’un problème physique, ou qui veulent simplement faire passer leur entraînement à un autre niveau.
Quand les restrictions liées à la pandémie ont entraîné la suspension des cours en présentiel, les superviseurs du programme se sont rapidement mobilisés pour transférer les cours sur Zoom.
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« Quand la pandémie a frappé, nous avons dû transporter nos activités en ligne rapidement », se souvient Celena Scheede-Bergdahl, chargée d’enseignement principale au Département de kinésiologie et d’éducation physique, qui fait partie de la Faculté des sciences de l’éducation. « Même si ce fut un défi, ce fut aussi une bénédiction! Ça a permis à nos étudiants d’apprendre comment diriger des séances d’entraînement d’une tout autre façon. »
Cette nouvelle offre de cours en ligne s’est également révélée bénéfique à bien des égards pour les participants des cours. « Ce mode d’enseignement peut écarter certains des obstacles à la pratique d’exercice physique comme l’accès aux classes, un handicap physique, le fait de vivre dans une région éloignée, la situation familiale et le temps », ajoute Mme Scheede-Bergdahl.
Alan Peterson, professeur agrégé au Département de médecine, est membre de la Clinique de kinésiologie depuis le début; il participe d’ailleurs à tous les cours de dix semaines dans le but d’améliorer sa condition physique générale. Il a donc fait l’expérience des cours en personne et à distance, et il reconnaît que ces derniers présentent certains avantages.
« Même si je m’ennuie du tapis roulant, je suis très reconnaissant que les cours continuent en ligne, et je crois que j’en retire les mêmes bienfaits. Je n’ai plus besoin de me rendre à la salle de sport et ce n’est pas rien! De mon bureau, je dois marcher 15 minutes pour m’y rendre et il y a une pente assez abrupte. Les trottoirs sont souvent dans un piteux état et couverts de glace; je risque ma vie pour m’y rendre! Les cours en ligne me facilitent la tâche et je perds moins de temps. »
Plus de participants, plus de retombées
Avant la pandémie, les étudiants donnaient des séances individuelles en personne sur le campus, agissant comme entraîneurs personnels auprès de leurs clients. Maintenant, en raison des cours en ligne, deux étudiants travaillent ensemble pour enseigner à un groupe de six à huit participants, un changement qui vise à joindre le plus de personnes possible, à une période où l’exercice est plus important que jamais.
L’un des étudiants dirige le cours en présentant une série d’exercices soigneusement choisis, tandis que l’autre étudiant s’assure que les participants s’exécutent correctement et ne risquent pas de se blesser, toujours sous la supervision d’un kinésiologue agréé. Tous les participants sont des membres de la communauté mcgilloise (corps enseignant, personnel et étudiants) et ils savent que les stagiaires sont en apprentissage. Pour bon nombre de ces clients, ces deux entraînements de 45 minutes par semaine ont un effet bénéfique important sur leur santé et leur bien‑être.
Hawk Andiqwar, un étudiant de troisième année en kinésiologie, a donné des cours en présentiel et à distance à la Clinique de kinésiologie. Il en est à la troisième semaine de son deuxième cours de dix semaines, et il constate déjà une grande amélioration de la condition physique de ses clients.
« La majorité des gens avec qui je travaille n’ont pas bougé depuis des mois, c’est donc toute une réussite, explique-t-il. Nous en sommes seulement à la troisième semaine, et je remarque déjà qu’ils n’ont plus à prendre une pause pour reprendre leur souffle. Ils s’adaptent à l’entraînement et font des progrès. »
DĂ©fis et avantage du programme
Pour Hawk, l’un des plus grands défis, particulièrement pour les cours sur Zoom, est de s’assurer que les nombreux participants tirent le maximum des entraînements.
« Dans mon cours, j’ai des participants aux deux extrêmes : certains peinent à s’allonger sur leur tapis et à se relever ensuite, alors que d’autres, plus jeunes, sont en excellente forme et n’ont pas de limites. Je dois donc m’assurer d’équilibrer le cours pour que tous les participants profitent d’un bon entraînement. »
D’un autre côté, l’aspect que Hawk trouve le plus gratifiant du programme – outre le fait de voir ses clients progresser – est qu’il acquiert des compétences pratiques dont il se sert maintenant pour aider encore plus de personnes.
« Cette expérience m’a permis d’acquérir des compétences que je peux maintenant transmettre. C’est un des grands atouts de ce programme. »
À la fin de l’année, lorsqu’il aura obtenu son diplôme, Hawk compte entreprendre une maîtrise en ergothérapie. Il est aussi bénévole aux Olympiques spéciaux afin de tisser des liens dans le domaine où il souhaite travailler. « Mon but est de travailler avec des personnes ayant des besoins particuliers et de les aider à devenir aussi fonctionnels que possible par une pratique accrue de l’activité physique. »
Des compétences pratiques, des étudiants prêts pour l’avenir
Tiphaine Colcombet a donné des cours de conditionnement physique en ligne durant la session d’automne 2020 depuis Paris, sa ville natale. Tout comme Hawk, elle trouve que l’aspect le plus gratifiant de l’expérience de stage est l’acquisition de compétences pratiques.
« C’était très important pour moi de faire ce stage parce que nous apprenons beaucoup de théorie en classe, mais j’avais vraiment besoin de m’exercer. Ma confiance a beaucoup augmenté durant ces dix semaines; j’ai vraiment remarqué une différence entre le premier et le dernier cours. »
Tiphaine, qui est également dans sa dernière année d’études, compte poursuivre sa formation à Paris après l’obtention de son diplôme et s’intéresse aux programmes d’ostéopathie. Forte de l’expérience pratique qu’elle a acquise durant son stage, elle se sent bien préparée pour sa future carrière.
« Le plus important pour moi, c’est la confiance, ajoute-t-elle. Maintenant, je peux communiquer avec un employeur potentiel et lui montrer que j’ai déjà fait ça. J’ai travaillé avec beaucoup de gens de tous les niveaux et je peux désormais offrir des entraînements de tous les degrés de difficulté. »