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À l’écoute des couleurs d’autrefois

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 2 September 2010

Une nouvelle technique pourrait aider les restaurateurs à identifier des pigments datant de nombreuses décennies

Une Ă©quipe de chimistes de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ a dĂ©couvert qu’une technique connue sous le nom de spectroscopie photoacoustique infrarouge pouvait servir Ă  dĂ©terminer la composition de pigments utilisĂ©s il y a des dizaines voire des centaines d’annĂ©es dans la conception d’œuvres d’art. De fait, les pigments, qui donnent de la couleur aux toiles d’un artiste, Ă©mettent des sons lorsqu’ils sont illuminĂ©s.

« ConnaĂ®tre la composition chimique des pigments permet aux conservateurs et aux restaurateurs de musĂ©es de prĂ©voir la rĂ©action d’une peinture Ă  la lumière du soleil et aux changements de tempĂ©rature », explique Ian Butler, chercheur principal et professeur au DĂ©partement de chimie de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ. Lorsqu’on ignore la composition chimique des peintures utilisĂ©es dans une toile, les tentatives pour prĂ©server celle-ci peuvent parfois causer plus de dommages qu’il n’en surviendrait avec le temps si aucune intervention n’était pratiquĂ©e.

La spectroscopie photoacoustique infrarouge tire son origine d’une découverte faite par Alexandre Graham Bell au cours des années 1880. Selon Bell, les solides émettent des sons lorsqu’ils sont exposés à la lumière du soleil ainsi qu’aux rayons infrarouges et ultraviolets. Au fil du temps, les progrès réalisés en mathématique et en informatique ont permis aux chimistes d’appliquer le principe à divers matériaux, mais l’équipe de monsieur Butler l’a exploité pour la première fois dans le but d’analyser les pigments inorganiques généralement utilisés par la plupart des artistes.


Les chercheurs ont réussi à répertorier le spectre infrarouge, c’est-à-dire le son produit, de 12 pigments auxquels les artistes avaient autrefois largement recours. Ils espèrent que cette technique servira à mettre sur pied une base de pigments. « Une fois cette base établie, la technique pourrait devenir une arme standard de l’arsenal à la disposition des laboratoires judiciaires – section des crimes visant les œuvres d’art », ajoute le professeur Butler. La prochaine étape consistera à recruter des partenaires désireux de participer à la mise au point de processus normalisés permettant d’utiliser couramment la technique sur les œuvres d’art.

Le projet de recherche a été financé par le Conseil de recherches et de sciences en génie du Canada. Le compte rendu des travaux a été publié dans la revue scientifique Spectrochimica Acta Part A: Molecular and Biomolecular Spectroscopy.

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