Découverte d’un outil prometteur dans la lutte contre l’amyotrophie liée à la cachexie
La cachexie, syndrome caractérisé par une perte de poids rapide et la détérioration du tissu musculaire, est une importante cause de décès chez les patients atteints de cancer, du sida ou d’infections chroniques. Maintenant, une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ, montre qu'une faible dose de patéamine A permet de prévenir l’amyotrophie induite par le cancer.
Des chercheurs de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ préviennent la
cachexie
chez des modèles animaux
La cachexie, syndrome caractérisé par une perte de poids rapide et la détérioration du tissu musculaire, est une importante cause de décès chez les patients atteints de cancer, du sida ou d’infections chroniques. En fait, 30 pour cent des décès par cancer résultent d’une amyotrophie liée à la cachexie plutôt que des effets directs de la tumeur primitive. En dépit des progrès réalisés par les chercheurs dans la compréhension des mécanismes à l’origine de la cachexie, il n’existe encore aucun traitement permettant de lutter efficacement contre cette affection mortelle. Toutefois, selon les résultats d’une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ, le recours à une faible dose de patéamine A (PatA) permet de prévenir efficacement l’amyotrophie induite par le cancer – une découverte qui pourrait mener un jour à la mise au point d’un médicament contre la cachexie.
« Lorsque les patients reçoivent un diagnostic de cachexie, ils doivent être pris en charge par une unité de soins palliatifs, car leur maladie ne peut plus être traitée. On observe alors une fonte musculaire qui touche également les tissus pulmonaires, de sorte que les patients meurent par asphyxie », explique Imed Gallouzi, auteur en chef de l’article publié sur cette étude, professeur agrégé au Département de biochimie de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et chercheur au Centre de recherche sur le cancer Goodman. « Ce n’est pas que les médicaments existants sont inefficaces, c’est plutôt qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun médicament homologué pour le traitement de cette affection. »
Des chercheurs ont récemment découvert que des composés tels que la PatA – une substance naturelle isolée d’une éponge marine et connue pour son activité inhibitrice sur la production de protéines à l’intérieur de la cellule – et l’épisilvestrol, un organisme végétal, permettaient d’inhiber la croissance tumorale. Les tumeurs et l’inflammation étant des facteurs à l’origine de l’amyotrophie, le professeur Gallouzi et ses collaborateurs ont étudié les effets que pourraient exercer diverses doses de PatA et d’épisilvestrol sur la cachexie.
« Nous avons constaté que le recours à une faible dose de PatA permettait de prévenir l’amyotrophie chez deux modèles animaux en inhibant l’expression de facteurs qui interviennent dans la survenue de la cachexie », précise le professeur Gallouzi. « La PatA a d’abord été reconnue pour sa capacité à inhiber les premières étapes de la synthèse protéique à l’intérieur de la cellule. Toutefois, en raison de ces propriétés, la PatA peut se révéler toxique. Fait étonnant, l’utilisation d’une faible dose de cette substance a permis de prévenir l’amyotrophie liée à la cachexie, en inhibant l’expression des facteurs à l’origine de la fonte musculaire. Nous devons maintenant nous assurer que la PatA, ainsi que ses composés apparentés, permet de prévenir l’amyotrophie chez d’autres modèles animaux. »
Cette étude a fait l’objet d’un article publié cette semaine dans la revue scientifique Nature Communications. Ses auteurs principaux sont Sergio Di Marco et Anne Cammas, chercheurs au Département de biochimie de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et au Centre de recherche sur le cancer Goodman (CRCG). Les chercheurs suivants ont également contribué à ce projet : Xian Jin Lian, Erzsebet Nagy Kovacs, Jennifer F. Ma et Derek T. Hall (également du Département de biochimie de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et du CRCG); Rachid Mazroui (Département de biologie moléculaire, biochimie médicale et pathologie, Centre de recherche de l’Hôpital Saint-François d’Assise du Centre hospitalier universitaire de Québec); John Richardson (Département de neurologie et neurochirurgie de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ); et Jerry Pelletier (Département de biochimie de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et CRCG).