Découverte d’une mutation génétique dans le syndrome de Leigh
Des chercheurs de l’Institut et HĂ´pital neurologique de MontrĂ©al (le Neuro), de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ, ont dĂ©couvert une mutation gĂ©nĂ©tique sous-jacente Ă la forme tardive du syndrome de Leigh, un rare trouble mĂ©tabolique hĂ©rĂ©ditaire qui se caractĂ©rise par la dĂ©gĂ©nĂ©rescence du système nerveux central. L’étude publiĂ©e dans la revue Nature Genetics livre des enseignements essentiels sur la biologie cellulaire de ce trouble neurologique et permettra le dĂ©veloppement de tests de diagnostic et de prĂ©disposition en vue de consultations familiales et gĂ©nĂ©tiques.
Le syndrome de Leigh se manifeste gĂ©nĂ©ralement pendant la petite enfance et est causĂ© par des mutations gĂ©nĂ©tiques qui entraĂ®nent un dysfonctionnement mitochondrial.Ěý Les mitochondries sont des compartiments dans la cellule qui ont leurs propres ADN et fonction pour fournir de l’énergie Ă l’organisme. L’atteinte et le dysfonctionnement de l’ADN mitochondrial sont des facteurs dans plus de 40 types de maladies et troubles mĂ©taboliques, dont le syndrome de Leigh. Les premiers signes du trouble sont souvent une mauvaise capacitĂ© de succion, une perte de contrĂ´le de la tĂŞte et une rĂ©gression des habiletĂ©s motrices acquises ou du mouvement. Au fur et Ă mesure de la progression du trouble, les symptĂ´mes peuvent aussi comprendre une faiblesse gĂ©nĂ©ralisĂ©e, un manque de tonus musculaire, des Ă©pisodes d’acidose lactique (le corps devient plus acide qu’à la normale) et des problèmes respiratoires. Le dĂ©cès se produit en gĂ©nĂ©ral en l’espace de quelques annĂ©es. Dans de rares cas, le syndrome de Leigh «ĚýtardifĚý» commence durant l’adolescence ou au dĂ©but de l’âge adulte et progresse plus lentement que la forme classique. Il n’existe prĂ©sentement aucun remède et le traitement est limitĂ© et pas très efficace.
«ĚýDes dĂ©fauts dans le mĂ©canisme de production de protĂ©ines, ou la traduction, figurent parmi les causes les plus courantes de la maladie mitochondrialeĚý», souligne le Pr Eric Shoubridge, neuroscientifique au Neuro et chercheur principal de l’étude, «Ěýet les mĂ©canismes qui rĂ©gulent la traduction sont jusqu’ici restĂ©s en grande partie inconnus.Ěý»
«ĚýEn utilisant des techniques biologiques molĂ©culaires et l’analyse de l’ADN, nous avons pu dĂ©celer une mutation dans le gène TACO1 qui code un activateur traductionnel important pour la production adĂ©quate d’une protĂ©ine appelĂ©e COX1. Cette Ă©tude est aussi la première Ă dĂ©celer une protĂ©ine de cette nature chez les humains. La COX1 est un Ă©lĂ©ment important de l’un des enzymes de la voie de production d’énergie dans les cellules, et des interruptions dans la production de la COX1 donnent lieu Ă une perte de l’activitĂ© enzymatique et aux symptĂ´mes du syndrome de Leigh.Ěý»
Les chercheurs du laboratoire du Pr Shoubridge au Neuro ont été les premiers à découvrir le gène en cause dans la forme la plus courante du syndrome de Leigh et ils étudient maintenant diverses formes de la maladie. Cela comprend notamment la forme canadienne-française fréquente dans la région du Saguenay-Lac St-Jean du Québec qui est associée à une mutation génétique différente, mais qui comporte le même défaut biochimique et a une présentation similaire à la forme examinée dans cette étude. Les chercheurs du Neuro collaborent aussi au Grand Défi dirigé par Pierre Lavoie, une initiative visant à faire mieux connaître la maladie et à réunir des fonds pour la recherche.
Cette étude a été financée en partie par une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada.
L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal
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L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al (le Neuro) est un centre mĂ©dical d’enseignement unique, spĂ©cialisĂ© en neuroscience. Le Neuro est un centre de recherches et d’enseignement au sein de l’universitĂ© łÉČËVRĘÓƵ et constitue la pierre d’assise de l’HĂ´pital neurologique du Centre universitaire de santĂ© łÉČËVRĘÓƵ. FondĂ© en 1934 par le Dr Wilder Penfield, neurochirurgien de renom, le Neuro est reconnu Ă l’échelle internationale pour son intĂ©gration de la recherche, des soins prodiguĂ©s aux patients avec compassion et de la formation spĂ©cialisĂ©e, tous des Ă©lĂ©ments essentiels au progrès des sciences et de la mĂ©decine. Les chercheurs du Neuro sont des chefs de file mondiaux en neuroscience cellulaire et molĂ©culaire, en imagerie cĂ©rĂ©brale, en neuroscience cognitive et en ce qui a trait au traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et des troubles neuromusculaires, ainsi qu’aux recherches qui s’y rapportent. Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter le site .
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