L’avenir des soins traumatologiques au Québec
Mise au point du Centre universitaire de santĂ© łÉČËVRĘÓƵ
Aujourd’hui, le journal Montreal Gazette publiait un article intitulĂ© South Shore ambulances driving patients farther (page A11). Le Centre universitaire de santĂ© łÉČËVRĘÓƵ souhaite faire la mise au point suivante en rĂ©ponse Ă cet article.
Au cours des six derniers mois, le CUSM a travaillé avec l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal-Centre et de la Montérégie, le ministère de la Santé et, plus récemment, Russell Copeman, adjoint parlementaire au ministère de la Santé et des Services sociaux et député de NDG à l’Assemblée nationale, pour régler le problème des soins traumatologiques au Québec.
Depuis 1992, il existe pour les soins traumatologiques destinés aux enfants et aux adultes du Québec une désignation suprarégionale, ce qui signifie que les enfants qui vivent en région (par exemple, Laurentides, Lanaudière, Mauricie, Abitibi, Montérégie) et qui souffrent de blessures traumatiques graves peuvent être transférés soit à L’Hôpital de Montréal pour enfants soit à l’Hôpital Sainte-Justine; les adultes, eux, peuvent être dirigés vers l’Hôpital général de Montréal ou l’Hôpital Sacré-Cœur. Cet accord fonctionnait extrêmement bien et a permis aux quatre hôpitaux de développer un savoir-faire de premier plan en soins traumatologiques. En fait, avant la désignation suprarégionale, le taux de mortalité chez les enfants et les adultes souffrants de blessures traumatiques était d’environ 50 %. Depuis 1992, la situation s’est améliorée énormément, le taux de mortalité ayant chuté à environ 8 %, principalement en raison de l’accès ultrarapide à des soins spécialisés.
« Les centres désignés de traumatologie du CUSM (L’Hôpital de Montréal pour enfants et l’Hôpital général de Montréal) sont inquiets des changements ministériels apportés au mode d’aiguillage des patients ayant un traumatisme grave au Québec, des changements qui menacent cet exemple de réussite », déclare Dr Harvey Guyda, directeur général associé par intérim de L’HME. « Nous sommes inquiets de voir la désignation suprarégionale des soins traumatologiques au Québec remise en question. »
« Si vous êtes blessé gravement lors d’un incident, comme une collision automobile, le meilleur moyen d’assurer votre survie est d’arriver le plus rapidement possible dans un centre de traumatologie », explique Dr Tarek Razek, directeur des services de traumatologie pour adultes au CUSM. « Au Québec, nous avons passé des années à bâtir un système de soins traumatologiques qui sauve des vies. Il est inacceptable de modifier substantiellement ce système de traumatologie. »
Plus récemment, une directive du ministère de la Santé émise en juillet 2007, en réaction à un problème de prestation de soins traumatologiques sur la Rive-Sud, a statué que les ambulances devaient être dirigées vers les hôpitaux Sainte-Justine et Sacré-Cœur. Cela signifie que des patients gravement blessés se voient refuser l’accès rapide à l’expertise exhaustive et reconnue de L’Hôpital de Montréal pour enfants ou de l’Hôpital général de Montréal en traumatologie. La « solution » ministérielle unilatérale instaurée afin de parer aux problèmes de soins traumatologiques sur la Rive-Sud pour l’été est en place depuis maintenant cinq mois.
« Nous ne croyons pas que cela soit dans le meilleur intérêt des soins traumatologiques de qualité axés sur le patient qui se sont révélés si efficaces », ajoute Debbie Friedman, directrice du service de traumatologie à L’HME. « Par sa nature, un traumatisme est imprévisible; l’expertise et l’accessibilité aux soins doivent être garanties. L’accès suprarégional est primordial pour assurer l’excellence des soins en répondant aux besoins des enfants et des adolescents de la province. Il ne devrait y avoir aucun obstacle à une intervention rapide. »
Le CUSM poursuivra son travail avec l’Agence, le Ministère et tous nos partenaires. Nous sommes optimistes de voir rapidement un retour à la désignation suprarégionale antérieure, si efficace, en matière de soins traumatologiques au Québec.