L’hépatite C pharmacorésistante
L’étude d’une gamme de mutations fournit des indices pour l’amélioration du traitement
L’équipe internationale de chercheurs dirigée par Matthias Götte, du Département de microbiologie et d’immunologie de ³ÉÈËVRÊÓƵ, croit avoir découvert un élément clé qui permettra de comprendre les raisons pour lesquelles certaines souches pharmacorésistantes du virus de l’hépatite C sont observées fréquemment, alors que d’autres sont rarement détectées.
Dans le monde, on estime que 170 millions de personnes — dont près de 300 000 au Canada — sont infectées par le virus de l’hépatite C (VHC). Une infection chronique à ce virus est associée à de graves maladies du foie, notamment la cirrhose et le cancer. Contrairement aux hépatites A et B, il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin préventif. Bien que de nouveaux médicaments soient prometteurs pour guérir l’infection au VHC, le virus est capable de développer une résistance à chaque classe de médicaments antiviraux. Par conséquent, il est possible que le traitement échoue.
On sait déjà que l’humain n’est pas infecté par une seule espèce de virus, mais plutôt par des milliards de virus mutants qui diffèrent parfois par un simple nucléotide, un des éléments de base de l’ARN viral. Les chercheurs ont démontré que la polymérase virale, l’enzyme responsable de la reproduction des séquences de l’ARN, réplique ces séquences de façon imprécise, et qu’il en résulte des mutations lorsqu’un nucléotide est relié à un autre. « Nous avons été étonnés de découvrir que certaines mutations s’effectuent beaucoup plus facilement que d’autres », a déclaré Matthias Götte.
Les chercheurs ont ensuite soumis des échantillons de l’ARN du VHC prélevés sur des patients infectés pour séquencer les analyses; ils ont ainsi pu établir une distinction entre les mutations de type rare et de type commun. Mises ensemble, les données suggèrent que les mutations rares ont à relever un défi beaucoup plus grand pour développer une résistance aux médicaments. L’étude a par conséquent des répercussions importantes sur le perfectionnement de puissantes combinaisons de médicaments moins susceptibles de se traduire par l’émergence d’une résistance.
Les travaux ont été financés par la Société canadienne du cancer et les Instituts de recherche en santé du Canada. Des bourses de carrière et des allocations ont été fournies par le Fonds de recherche en santé du Québec, les Instituts de recherche en santé du Canada et la Subvention nationale de formation en hépatite C.
L’article décrivant les travaux a été publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences.
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