Les banques de sperme n'ont pas la faveur des patients - Des chercheurs du CUSM tentent d'en déterminer la cause
Les banques de sperme ne sont pas très prisées, même des patients qui souffrent du cancer et qui sont confrontés à des traitements susceptibles de les rendre infertiles. Une nouvelle étude menée par le Dr Peter Chan, chercheur du Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ (CUSM), s'interroge sur les raisons pour lesquelles les banques de sperme constituent une ressource à laquelle les patients ont si peu recours. La nouvelle étude, publiée dans un récent numéro de la revue scientifique Human Reproduction, met de l'avant la nécessité d'améliorer les échanges entre les médecins et les patients relativement aux avantages que présente le recours aux banques de sperme ainsi que de prévoir de l'information précise et personnalisée sur les risques élevés d'infertilité associés au traitement du cancer des testicules et du lymphome de Hodgkin. Elle révèle également que les Québécois sont moins susceptibles que les patients de descendance immigrante d'avoir recours à une banque de sperme à titre de solution pour engendrer des enfants, dans l'avenir.
Le cancer des testicules et le lymphome de Hodgkin sont parmi les malignités qui affectent le plus fréquemment les jeunes hommes en âge de procréer. Aux dires du Dr Peter Chan, directeur de la médecine de la reproduction masculine du CUSM et principal auteur de la nouvelle étude : " Le cancer des testicules représente plus de 25 % de tous les cancers diagnostiqués chez les hommes âgés de 20 à 24 ans tandis que le lymphome de Hodgkin touche près de 15 % du même groupe d'âge. " Si les progrès réalisés dans le domaine de la médecine ont fait en sorte que ces deux malignités sont désormais curables dans une très large mesure, il n'en demeure pas moins que l'une des préoccupations des patients tient à leur fort risque d'infertilité. Selon le Dr Peter Chan : " Le recours à une banque de sperme constitue le meilleur espoir pour les patients souffrant de cancer qui pourraient, dans l'avenir, souhaiter engendrer des enfants. " Malgré cela, on a encore trop peu souvent recours aux banques de sperme. " Nous souhaitions examiner cette question dans l'espoir que nos conclusions puissent servir à aider les professionnels de la santé à promouvoir, auprès de leurs patients, le recours aux banques de sperme ", d'expliquer le Dr Chan.
L'étude, dans le cadre de laquelle on a interrogé de manière approfondie des personnes ayant survécu à un cancer ainsi que des professionnels de la santé, a pu déterminer que plusieurs facteurs avaient des répercussions sur le recours aux banques de sperme. Le désir de devenir père, la situation actuelle sur le plan de la paternité, l'influence d'un membre de la famille ou d'un conjoint ainsi que l'attitude face à la survie avaient tout naturellement des répercussions sur le fait qu'un patient choisisse ou non d'avoir recours à une banque de sperme. Aux dires du Dr Chan : " Nous avons mis en lumière la nécessité d'améliorer la manière dont les professionnels de la santé présentent l'information concernant le recours aux banques de sperme aux patients. L'étude a également mis en évidence la nécessité de disposer d'une information précise et personnalisée sur les risques élevés d'infertilité associés au traitement du cancer des testicules et du lymphome de Hodgkin ." Fait à noter, le coût ne s'est pas révélé constituer un facteur important dans la plupart des cas, malgré le fait que les cliniques privées imposent des frais annuels variant de 200 $ à 500 $ CA pour avoir recours à une banque de sperme. Fait intéressant, l'étude a également révélé que les Québécois étaient moins susceptibles que les patients de descendance immigrante d'avoir recours à une banque de sperme comme solution pour leur permettre d'engendrer des enfants, dans l'avenir.
Le Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses programmes cliniques, de sa recherche et de son enseignement. Il est issu de la fusion de cinq hôpitaux d'enseignement affiliés à la Faculté de médecine de l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ : l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital et l'Institut neurologiques de Montréal et l'Institut thoracique de Montréal. Misant sur le leadership médical acquis des hôpitaux fondateurs, le CUSM a pour objectif d'assurer aux patients des soins fondés sur les connaissances les plus avancées dans le domaine de la santé et de contribuer au progrès des connaissances.
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