Les enfants du Québec d'abord - Points de discussion sur la complémentarité
L'Hôpital de Montréal pour enfants adhère à la complémentarité. En fait, nous avons déjà instauré de multiples programmes et services partagés avec Sainte-Justine et nous continuons à en développer d'autres.
Au cours des derniers mois, la question de la complémentarité a occupé l'avant-scène des discussions du CUSM avec le gouvernement du Québec. Dernièrement, le gouvernement a déposé une proposition préliminaire sur la complémentarité pédiatrique, proposition qui nous apparaît outrageuse. Il est clair que cette proposition porterait préjudice à l'accessibilité et à la qualité des soins pédiatriques. C'est pourquoi nous vous soumettons les points de discussion suivants qui résument les principes qui ont guidé notre approche tout au long de ces discussions. Nous vous encourageons à en faire part à vos parents, amis et autres leaders d'opinion.
HME : Notre mandat
Membre important de l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et du CUSM, l'Hôpital de Montréal pour enfants est un centre d'excellence reconnu internationalement pour la grande qualité de sa recherche, de son enseignement et de ses soins pédiatriques. Nous sommes déterminés à bâtir sur ces forces et à conserver notre statut d'hôpital d'enseignement universitaire offrant un éventail complet de services. Sur ce point, nous ne ferons aucun compromis.
L'Hôpital de Montréal pour enfants doit demeurer un centre pédiatrique complet s'il veut remplir son rôle au sein du RUIS ³ÉÈËVRÊÓƵ, offrir des soins spécialisés à 23 % des Québécois sur 63 % du territoire émergé de la province, et aussi pour que l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ puisse continuer à former la prochaine génération de professionnels de la santé et à développer les traitements et les médicaments de demain.
Il est essentiel qu'un hôpital d'enseignement pédiatrique offre l'éventail complet des services pour attirer et retenir à ³ÉÈËVRÊÓƵ et à Montréal des spécialistes chevronnés, et ainsi rehausser la renommée de notre ville comme carrefour médical de premier plan en Amérique du Nord.
L'existence de deux centres de recherche distincts est bénéfique de point de vue de la ville mais aussi des innovations en santé pour les enfants pour des raisons évidentes : il se fait plus de recherche et la compétition présente des avantages manifestes. Qui plus est, en raison de son association à un établissement pour adultes, l'Hôpital de Montréal pour enfants offre une perspective de recherche unique, puisqu'il permet aux chercheurs et aux cliniciens de suivre les patients souffrant de problèmes chroniques pendant toute leur vie. Il a fallu des années, sinon des générations pour bâtir la relation fructueuse qui existe entre les chercheurs en pédiatrie de l'Hôpital de Montréal pour enfants et leurs collègues qui travaillent du côté de la médecine pour adultes et des sciences de la vie; nous ne pouvons nous permettre de mettre cette relation en péril.
La faculté de médecine est incontestablement l'un des atouts les plus importants de ³ÉÈËVRÊÓƵ. En fait, elle vient tout juste d'être désignée meilleure faculté de médecine au Canada par le magazine Maclean's. Une faculté de médecine doit disposer d'un établissement de soins tertiaires complet pour remplir son mandat en enseignement.
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Le concept de complémentarité n'est pas nouveau. Depuis des années, l'Hôpital de Montréal pour enfants et Sainte-Justine travaillent sur plusieurs fronts et sont déterminés à continuer à explorer toutes les avenues possibles afin d'améliorer les soins aux patients.
L'Hôpital de Montréal pour enfants demande au gouvernement du Québec de retirer sa proposition sur la complémentarité. Les bureaucrates n'ont pas à décider de la répartition des soins de santé. La proposition gouvernementale contient des inexactitudes et certaines hypothèses que nous jugeons sans fondement.
Nous demandons au gouvernement de nous donner plus de temps pour permettre aux professionnels de la santé de l'HME et de Sainte-Justine de s'asseoir ensemble et de voir comment nous pouvons instaurer une complémentarité qui ne compromette pas la santé et le bien-être des enfants du Québec et qui n'affaiblisse pas inutilement deux extraordinaires établissements pédiatriques.
Nous voulons également que le gouvernement reconnaisse une fois pour toute les excellents soins prodigués par le personnel dévoué de cet hôpital aux familles du Québec. L'HME joue un rôle extrêmement important dans la prestation de soins de santé et la formation de la prochaine génération de pédiatres. Il est inconvenant que le ministère nous définisse comme un établissement uniquement anglophone. L'Hôpital de Montréal pour enfants est un établissement bilingue vivant et novateur qui soigne tous les enfants peu importe leur langue et leur lieu de vie. Nous prodiguons des soins exceptionnels depuis 101 ans et nous tenons à ce que notre contribution soit pleinement reconnue et appréciée. Nous en avons assez d'être marginalisé et nous pensons que la catégorisation du gouvernement est dégradante pour cet hôpital.
Les spécialistes en pédiatrie sont très en demande. Transférer des médecins d'un hôpital à un autre semble facile à première vue, mais rien ne nous garantit que nos médecins suivront. En fait, en créant une telle incertitude et de tels bouleversements, plusieurs pourraient décider de quitter la province. Nous ne pouvons nous permettre de perdre de tels professionnels.
De notre point vue, il serait bien étonnant que la complémentarité se traduise par des économies ou une amélioration des soins aux patients. Nous avons demandé à maintes reprises au gouvernement de nous montrer des études ou des rapports qui attestent de la réduction des coûts qu'engendrerait la complémentarité. À ce jour, nous n'avons pas vu l'ombre d'une preuve à cet effet.
La complémentarité doit être axée sur le patient et régie, selon un processus ascendant, par ceux qui sont responsables de prodiguer les soins — les médecins, le personnel infirmier et le personnel des services paramédicaux, et non par des bureaucrates. Les professionnels de la santé sont aux premières loges et dans la meilleure position possible pour décider du partage des services et des programmes, puisque eux connaissent le meilleur intérêt des enfants.
Disposer d'une seule unité de traumatologie totalement opérationnelle en soins pédiatriques pour une ville de l'envergure de Montréal pourrait se révéler catastrophique si une situation d'urgence grave survenait. Les deux unités de traumatologie sont en pleine effervescence. Déménager le service de traumatologie vers un établissement qui n'est pas en mesure d'offrir des services complexes en neurochirurgie et en orthopédie est la recette parfaite conduisant à un véritable désastre, en plus d'être préjudiciable pour les enfants.
Services
Les patients pédiatriques de Montréal et de partout au Québec sont mal desservis. L'Hôpital de Montréal pour enfants et Sainte-Justine fonctionnent tous deux à pleine capacité. La demande est élevée comparativement à d'autres territoires nord-américains en raison de l'absence d'établissements pédiatriques spécialisés à l'extérieur de Montréal. Même à Montréal, les parents trouvent difficile de trouver un pédiatre, et souvent les professionnels de la santé des CLSC n'ont pas les compétences ou la formation nécessaires pour soigner les enfants.
L'Hôpital de Montréal pour enfants est officiellement un établissement bilingue et multiculturel qui offre des services en français, en anglais et dans 41 autres langues. Aujourd'hui, 40 % de nos patients sont francophones.
L'Hôpital de Montréal pour enfants est une source de fierté pour les Québécois. Au cours des 101 dernières années, il a été l'instigateur de bon nombre de percées médicales sur la scène provinciale, nationale et internationale.
L'une des principales raisons qui ont décidé les Shriners à demeurer à Montréal, c'est l'avantage d'intégrer leur établissement à leur futur voisin sur le site Glen, soit l'Hôpital de Montréal pour enfants dans son entier. On ne peut mettre cela en péril en réduisant le champ d'activités de l'Hôpital de Montréal pour enfants ou en retardant la construction de nos nouvelles installations.
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