Les régimes alimentaires faibles en folate augmentent le risque de cancer colorectal
Selon une nouvelle étude des chercheurs du CUSM, une alimentation pauvre en folate augmente le risque de cancer colorectal. Publiée aujourd'hui dans la revue scientifique Cancer Research, l'étude présente une façon de prévenir cette maladie et fournit en plus un approfondissement des connaissances sur les mécanismes de cette pathologie qui pourrait conduire à de nouvelles thérapies. Utilisant des modèles animaux, l'étude du CUSM est la première à établir directement que les régimes faibles en folate causent le cancer colorectal; elle fait suite à une recherche antérieure de la même équipe qui avait exposé le rôle protecteur d'une alimentation riche en folate contre les maladies cardiaques.
" Cette recherche, qui est en concordance avec des études épidémiologiques antérieures chez l'humain, établit une relation claire entre l'alimentation pauvre en folate et le développement du cancer colorectal chez des modèles animaux ", dit la Dre Rima Rozen, directrice scientifique de l'Hôpital de Montréal pour enfants, directrice scientifique adjointe du CUSM et chercheuse principale de l'étude. " Aucune des souris nourries selon le régime de contrôle n'a développé de tumeurs alors que, chez les souris ayant une alimentation pauvre en folate, une sur quatre a développé une ou plusieurs tumeurs. "
À l'aide de techniques de la biologie moléculaire, on a également exploré les mécanismes possibles de la maladie. " L'étude établit que de faibles niveaux de folate alimentaire causent une augmentation du dommage de l'ADN, qui joue un rôle dans le développement des tumeurs ", a noté la Dre Rozen. L'étude indique également que la déficience en folate entraîne un comportement anormal des gènes qui réagissent habituellement au dommage de l'ADN, ce qui contribue aussi au développement des tumeurs. Bref, les résultats suggèrent qu'une alimentation suffisamment riche en folate réduit le risque de développer un cancer colorectal.
" On prévoit que quelque 20 000 hommes et femmes recevront un diagnostic de cancer colorectal cette année, et cette maladie s'avérera fatale pour environ 8 500 d'entre eux. Les résultats de cette étude montrent comment un simple ajout de supplément à son régime alimentaire quotidien pourrait avoir d'importants bienfaits à long terme pour la population et le système de santé ", a déclaré le Dr Philip Branton, directeur scientifique de l'Institut du cancer des IRSC. " Ces résultats sont certes encourageants, mais il faudra pousser les recherches davantage pour s'assurer que l'acide folique a un effet protecteur quelconque contre le cancer colorectal chez l'homme ", a ajouté le Dr Branton.
La consommation d'une quantité suffisante de folate alimentaire prévient aussi un certain nombre d'autres maladies, d'après les études. " Par exemple, il peut se produire des malformations congénitales telles que le spina bifida chez les enfants de mères ayant des carences en folate dans leur alimentation ", dit la Dre Rozen. En mars cette année, la même équipe a montré comment une alimentation respectant les niveaux de folate recommandés peut assurer une protection contre les maladies du coeur (). " Naturellement, il n'y a pas lieu de consommer de quantités excessives de folate, mais il faut veiller à puiser la quantité quotidienne recommandée dans une alimentation saine ou dans un supplément vitaminique ", a noté la Dre Rozen. Les avantages d'un régime alimentaire riche en folate sont connus depuis de nombreuses années. Tant les États-Unis que le Canada ont des réglementations prescrivant l'ajout d'acide folique (forme synthétique du folate) au pain, aux céréales, aux farines, à la semoule de maïs, aux pâtes et au riz pour en augmenter la consommation dans la population.
Le cancer colorectal affecte environ 5 % de la population. Les cancers colorectaux sont en majorité sporadiques et sont causés principalement par des facteurs environnementaux. Les formes héréditaires peuvent représenter jusqu'à 15 % de tous les cancers colorectaux.
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont assuré le financement de cette étude.
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