Les unités de soins intensifs, un traumatisme pour les enfants ?
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Des chercheurs du CUSM développent un questionnaire afin de déterminer si une hospitalisation peut rendre les enfants craintifs, anxieux, inquiets,...
Les enfants qui séjournent dans une unité de soins intensifs à l'hôpital peuvent être traumatisés par cette expérience, même plusieurs mois après être rentrés chez eux. Le Dre Janet Rennick, de l'Institut de recherche de l'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ, et ses collègues ont élaboré l'Échelle de répercussion des maladies infantiles graves. C'est la première auto-évaluation créée afin de mesurer les répercussions psychologiques d'une hospitalisation en unité de soins intensifs chez les enfants. Cette étude a récemment été publiée dans le Journal of Pediatric Critical Care Medicine.
Le questionnaire de 23 étapes a été conçu comme un outil permettant aux professionnels des soins de santé de repérer et de prendre en charge les enfants qui nécessitent un soutien psychologique suite à une hospitalisation. Il repose sur les conclusions de 64 entretiens menés avec des enfants ayant été hospitalisés en unité de soins intensifs, leurs parents, et des professionnels de santé. L'étude a été menée dans trois hôpitaux pédiatriques au Canada.
" Nous savons que certains enfants souffrent de symptomes de stress post traumatique après un séjour en unité de soins intensifs, " explique le Dre Rennick. " Les parents et les enfants décrivent des souvenirs hallucinatoires de leur expérience à l'hôpital qui continue de hanter l'enfant après son retour à la maison. De plus les parents observent des changements de comportement et des peurs récurrentes chez leurs enfants, alors que les enfants nous confient ne pas se sentir comme avant de tomber gravement malades. Ceci nous indique que quelque chose de négatif se produit avec ces enfants, mais il ne nous était pas possible d'appréhender la totalité de l'histoire puisqu'aucun questionnaire n'avait été développé spécifiquement pour cette population d'enfants. Par conséquent, nous avons trouvé que certains enfants passaient à travers les mailles du filet et ne recevaient pas l'aide nécessaire pour gérer le stress de l'hospitalisation. "
Le Dre Rennick et ses collègues ont donc conçu un questionnaire spécifiquement destiné aux enfants de six à douze ans. C'était un exercice complexe parce que les chercheurs ont du trouver une façon de poser des questions à des enfants afin de les encourager à partager les peurs et leurs sentiments.
Les questions leurs étaient posées, soit au sein de groupes de travail, soit en entretiens individuels. Pour les jeunes enfants, les chercheurs utilisaient des scénarimages avec des morceaux de feutrine. On encourageait les enfants à utiliser ces morceaux de feutrine pour raconter leur histoire en quatre étapes : être à l'hôpital, rentrer à la maison, retourner à l'école et revenir à l'hôpital pour un contrôle.
" Cette méthode d'interrogation a bien fonctionné pour les jeunes enfants. Mais nous avons découvert qu'elle n'était pas efficace pour les enfants âgés de 10 et plus. Bien que le scénarimage les aidait à se concentrer sur leurs expériences à l'hôpital, ils n'interagissaient pas avec de la même façon que les plus jeunes. Ils manipulaient les morceaux de feutrine, puis simplement racontaient leur histoire pendant que nous changions le scénarimage " dit le Dre Rennick.
Le Dre Rennick espère que ce questionnaire, conçu avec et pour les enfants, permettra au personnel des services de santé de déterminer plus efficacement si des enfants souffrent suite à un séjour en unité de soins intensifs. " Avec cette nouvelle échelle, nous serons plus à même de repérer et d'aider ces enfants qui n'ont tout simplement pas repris une vie normale. "
Le Dre Janet E. Rennick est chercheur en
sciences infirmières au Département des soins infirmiers de
l'Hôpital de Montréal pour Enfants, et membre de l'Institut de
recherche de l'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre
universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ. Elle est également professeure
adjointe à l'école des sciences infirmières de l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Elle a obtenu le prix du jeune chercheur du programme de
financement IDSEA*-IRSC / Sick Kids Foundation.
*Institut du développement et de la santé des enfants et des
adolescents
Cette étude a été financée par les Instituts de Recherche en Santé du Canada (IRSC).
Retrouvez ce communiqué accompagné de l'article original et d'une interview audio sur le lien :
L'Hôpital de Montréal pour enfants (HME) est l'établissement d'enseignement pédiatrique du Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ (CUSM), affilié à l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ. L'HME est un chef de file dans la prestation d'un vaste éventail de soins ultraspécialisés aux nourrissons, aux enfants et aux adolescents de tout le Québec. Nos domaines d'expertise médicale incluent des programmes sur le comportement et le développement du cerveau, la science cardiovasculaire, les soins intensifs, la génétique médicale, l'oncologie, les services chirurgicaux et médicaux tertiaires, et la traumatologie. Établissement entièrement bilingue, L'HME favorise le multiculturalisme et dessert une communauté de plus en plus diversifiée dans plus de 50 langues. L'Hôpital de Montréal pour enfants se distingue par son approche collaborative des soins novateurs prodigués aux patients. Notre personnel et nos professionnels de la santé ont à coeur d'assurer aux enfants et à leur famille des soins de santé exceptionnels dans un environnement convivial et empreint de compassion.
Faits :
- Le HME est le plus grand service d'urgence pour enfants au
Canada. - Il compte trois neurochirurgiens; c'est plus que dans
tout autre hôpital pour enfants du pays.
L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ. L'Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées. L'Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec. Pour de plus amples renseignements, consulter l'adresse .