³ÉÈËVRÊÓƵ

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L'hospitalisation des enfants : salutaire physiquement, mais pas psychologiquement

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 18 June 2002

Selon une récente recherche, l'hospitalisation des enfants peut engendrer des problèmes psychologiques susceptibles de persister des mois après leur retour à la maison. ´ Six mois après leur départ de l'hôpital, les plus jeunes enfants, les plus malades ou ceux qui ont subi plus d'interventions effractives ont beaucoup plus peur de la maladie, souffrent d'un plus grand sentiment d'impuissance face à leur état de santé et ont des réactions persistantes de stress post-traumatique ª, affirme la chercheuse principale Janet E. Rennick, infirmière, Ph.D., de l'Hôpital de Montréal pour Enfants du Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ (CUSM) et de l'École des sciences infirmières de l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.

L'équipe de Janet Rennick s'attendait à rencontrer plus de traumatismes et plus de problèmes psychologiques persistants chez les enfants admis dans les unités de soins intensifs pédiatriques que chez les enfants admis dans d'autres unités chirurgicales et médicales. Selon la chercheuse, les enfants des unités de soins intensifs pédiatriques sont soumis à des interventions plus effractives, et des recherches précédentes avaient déjà démontré que ces jeunes patients avaient tendance à manifester plus de craintes, d'anxiété, d'indifférence et de tristesse que d'autres enfants hospitalisés.

À la grande surprise de Janet Rennick, les membres de son équipe ont rapporté dans l'édition de juin du journal Developmental and Behavioral Pediatrics que leurs données ne coïncidaient pas avec ces hypothèses. Au contraire, les résultats de leur étude indiquent que ce n'est pas spécifiquement l'hospitalisation aux soins intensifs pédiatriques qui affecte les réactions psychologiques des enfants, mais plutôt un certain nombre de facteurs entourant l'expérience de l'enfant durant son séjour à l'hôpital.

Pour réaliser leur étude, Janet Rennick et ses collègues ont suivi 60 enfants, âgés de 6 à 17 ans, admis aux unités de soins intensifs pédiatriques de deux hôpitaux canadiens pour enfants, affiliés à une université. L'équipe a enregistré les détails relatifs à l'expérience de chaque enfant à l'hôpital, incluant la gravité de sa maladie et le nombre d'interventions effractives lui ayant été administrées. Les chercheurs ont évalué le bien-être des enfants en utilisant une série de questionnaires, six semaines, puis six mois après leur congé de l'hôpital.

« Étonnamment, raconte Janet Rennick, nous n'avons pas constaté de différences importantes entre les enfants hospitalisés dans les unités de soins intensifs pédiatriques et ceux admis dans d'autres unités, six semaines ou six mois après leur congé de l'hôpital.»Forts de cette découverte, les chercheurs ont entrepris de traiter tous les participants uniquement comme des enfants hospitalisés. Ils ont par la suite cherché à savoir quels étaient les enfants qui souffraient de problèmes psychologiques persistants après avoir quitté l'hôpital et pour quelles raisons.

Les données indiquent que, six semaines après avoir quitté l'hôpital, les plus jeunes enfants ainsi que ceux qui ont subi un nombre plus élevé d'interventions effractives sont plus susceptibles d'avoir peur de leur maladie, de nourrir de sombres pensées et de manifester des comportements d'évitement. Quant aux enfants qui sont plus jeunes ou plus gravement malades durant leur séjour à l'hôpital, ils ont tendance à se sentir plus impuissants à contrôler leur état de santé.

Six mois après le congé de l'hôpital de ces enfants, on constate une nette diminution du nombre de problèmes psychologiques persistants dus à l'hospitalisation. Toutefois, les enfants plus jeunes sont encore plus susceptibles de se sentir impuissants à contrôler leur état de santé. Ils sont également plus portés à avoir peur de la maladie, de même que les enfants ayant subi un plus grand nombre d'interventions effractives.

Janet Rennick souligne que ces résultats remettent en question la croyance populaire selon laquelle l'expérience des patients aux soins intensifs pédiatriques est unique. Au contraire, conclut-elle, “ nos résultats indiquent que la réaction des enfants à leur hospitalisation serait moins liée au lieu de séjour à l'hôpital et plus associée à la perception qu'ils ont de leur expérience. ”

« Par conséquent, ajoute-t-elle, les programmes hospitaliers visant à fournir un soutien psychologique aux enfants sont particulièrement importants. »

Le soutien financier alloué à cette recherche provient du Fonds de la recherche en santé de Québec, de la Fondation canadienne des infirmières et infirmiers, de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et de la Corporation des infirmières et infirmiers de Montréal.

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