Maladies inflammatoires et risques cardio-vasculaires: le lien est confirmé
Des chercheurs du CUSM/³ÉÈËVRÊÓƵ apportent une nouvelle preuve à l’appui du lien entre les maladies inflammatoires et un risque accru de souffrir de problèmes cardio-vasculaires
Les personnes atteintes de deux maladies auto-immunes graves
causant l’inflammation des muscles ont un risque accru de
développer des maladies cardio-vasculaires, selon un groupe de
chercheurs Montréalais. Le Dr Christian A. Pineau et son équipe de
l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ
(IR-CUSM) ont démontré pour la première fois le lien entre les
maladies inflammatoires et un risque cardio-vasculaire élevé. Leurs
conclusions ont été récemment publiées dans The Journal of
Rheumatology.
La polymyosite (PM) et la dermatomyosite (DM) sont plus communes chez les femmes et les personnes âgées, mais peuvent survenir à tout âge. Ces deux maladies sont causées par un système immunitaire hyperactif qui au lieu de combattre l’infection attaque les tissus sains, un peu comme si le corps était devenu allergique à lui-même. S’en suit une grave inflammation des muscles conduisant à la faiblesse, à des difficultés à se déplacer et dans le cas de la DM, à des éruptions cutanées. Il arrive que les muscles du cœur et les poumons soient aussi touchés.
« L’inflammation a récemment été reconnue comme l’un des facteurs de risque, parmi l’hypertension et les problèmes de cholestérol, causant des maladies artérielles telles que des crises cardiaques » lance le Dr Christian A. Pineau. Prés de 1 personne sur 5000 sont atteintes de PM et de DM, soit environ 7000 au Canada et prés de 75 000 en Amérique du Nord.
« Nos résultats montrent que le risque de crise cardiaque est deux fois plus élevé chez ces personnes que chez le reste de la population » explique la Dre Sasha Bernatsky, co-auteure de l’étude. « Chaque année, 1 personne sur 200 atteintes d’inflammation des muscles, ou myosite, succombe à des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 1 sur 75, à une crise cardiaque.»
Les observations des chercheurs montrent également que les
traitements immunosuppresseurs actuellement utilisés pour traiter
la PM et la DM pourraient diminuer le risque cardio-vasculaire. «
Ceci est une piste extrêmement intéressante pour les patients
souffrant de ces maladies qui sont parfois hésitants à recevoir ce
genre de traitement» lance le Dr Christian A. Pineau - constatant
effectivement que certains patients s’inquiètent du fait des effets
secondaires des thérapies immunosuppressives, comme de rendre le
corps plus vulnérable aux infections.
« Les patients sont parfois réticents à la prise de ce type de
traitement qui peut durer des années» ajoute la Dre Bernatsky. «
Savoir qu’il leur permettra également de prévenir un problème
cardiaque, aiderait probablement certains d’entre eux à s’engager
vers ce traitement contraignant mais nécessaire. »
Les maladies cardio-vasculaires restent la première cause de décès dans le monde et les chercheurs espèrent que ces nouveaux résultats apporteront une vue d’ensemble des progrès possibles en terme de traitement immunosuppresseur. Suite à ces résultats encourageants, le Dr Pineau et son équipe se concentrent à présent sur les effets préventifs que pourrait avoir ce type de traitement vis-à -vis d’autres événements indésirables liés aux maladies auto-immunes.
Partenaires
Cet article a été co-signé par Dre Annaliese Tisseverasinghe du
CUSM, Dre Sasha Bernatsky et Dr Christian A. Pineau de l’IR-CUSM et
de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Financement
Cette étude a été financée par une bourse des Instituts de
recherche en santé du Canada (IRSC).
est chercheuse de l’axe
des troubles musculo-squelettiques de l’IR-CUSM, médecin à la
division de rhumatologie et membre de la division d’épidémiologie
clinique au CUSM.  Elle est également professeure
adjointe au département de médecine et membre associée au
département d’épidémiologie, biostatistique et santé au travail Ã
la Faculté de médecine de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Dre Annaliese Tisseverasinghe, est une ancienne
résidente en médecine interne au au CUSM et poursuit
présentement sa formation en rhumatologie.
est chercheur
de l’axe des troubles musculo-squelettiques de l’IR-CUSM ainsi que
co-directeur de la clinique du lupus et de vasculite au CUSM. Il
est également directeur du Programme de rhumatologie et professeur
adjoint au département de médecine à la Faculté de médecine de
l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Retrouver ce communiqué accompagné de l’article original et d’une
courte interview audio sur le lien :
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé
³ÉÈËVRÊÓƵ (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation
mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de
santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de
recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la
Faculté de médecine de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ. L’Institut compte plus
de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et
postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés Ã
un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et
clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des
connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche
de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du
CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des
connaissances scientifiques les plus avancées. L’Institut de
recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la
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