Percée thérapeutique majeure vers le traitement du Syndrome de Lipodystrophie associé au VIH/HAART*
Des chercheurs de Montréal et Boston ont identifié un nouveau traitement potentiellement prometteur contre le Syndrome de Lipodystrophie lié au VIH/HAART*. Ce syndrome est un effet secondaire courant des thérapies antirétrovirales utilisées pour combattre l'infection du VIH. Le Dr Julian Falutz, Directeur de la clinique métabolique du VIH au Centre Universitaire de santé ³ÉÈËVRÊÓƵ (CUSM), et le Dr Steven Grinspoon, Directeur du programme du métabolisme de la nutrition à l'Hôpital Général du Massachusetts publient les résultats de leur récent essai clinique dans le numéro du 6 décembre 2007 du New England Journal of Medicine.
Le Syndrome de Lipodystrophie est causé par plusieurs dérèglements métaboliques, et se traduit par une lipidémie et une glycémie anormales, ainsi que par une diminution générale des tissus graisseux superficiels et une augmentation des tissus graisseux profonds de l'abdomen. Les modifications physiques qui en résultent peuvent affecter de façon significative la qualité de vie des patients, et donc pousser certains d'entre eux à abandonner leur traitement antirétroviral. Mais la conséquence la plus sérieuse liée à ce syndrome est un risque cardiovasculaire plus élevé à long terme.
Dr Falutz et Dr Grinspoon ont entamé leur collaboration avec l'entreprise de biotechnologies basée à Montréal Theratechnologies Inc. au début des années 2000. Cette dernière avait développé un analogue synthétique du facteur de libération de l'hormone de croissance (GRF-tésamoréline) dont l'action régule le taux d'hormone de croissance qui contrôle à son tour une multitude de processus métaboliques. L'efficacité de cette molécule pour réduire la masse de tissus graisseux profonds, mais aussi la lipidémie dans le sang, a été initialement confirmée par un petit essai clinique de phase II publié en 2005. Les résultats publiés actuellement portent sur la phase III de l'essai clinique, conduit en parallèle sur 43 sites aux USA et au Canada, et qui a suivi 412 patients sur 6 mois.
Ses conclusions sont sans ambigüité : " les patients traités avec la tésamoréline ont vu leur masse graisseuse abdominale diminuer de 15% en moyenne, contre une augmentation moyenne de 5% pour le groupe placebo " explique le Dr Falutz, " de plus les effets secondaires sont minimes ".
" Il s'agit d'une stratégie thérapeutique innovante pour diminuer le risque cardiovasculaire des patients infectés par le VIH, et pourrait représenter une percée thérapeutique considérable pour nombre d'entre eux ", se réjouit Dr Grinspoon.
En attendant un second essai clinique est en cours pour confirmer ces données, et pour respecter les normes de la US FDA (US Food and Drug Administration). " Si cette deuxième étude clinique est aussi concluante que la première, les patients peuvent espérer que la tésamoréline sera une option thérapeutique disponible pour la lipodystrophie associée au VIH dans les prochaines années ", précise Dr Falutz.
* HAART : Thérapies AntiRétrovirales Hautement Actives
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