Une étude dirigée par le CUSM évalue l'usage des stéroïdes inhalés à forte dose comme stratégie de prévention de l'asthme pédiatrique d'origine virale
Une nouvelle étude a établi que l’usage épisodique d’un stéroïde inhalé à forte dose, en deux prises quotidiennes, peut réduire de manière importante la gravité et la durée des crises d’asthme provoquées par le rhume chez les enfants d’âge préscolaire. Les résultats de cette étude, dirigée par des chercheurs de l’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM, ont été annoncés aujourd’hui à la conférence internationale des Pediatric Academic Societies tenue à Toronto, au Canada.
« Nos résultats indiquent que de fortes doses de stéroïdes inhalés prises dès le début d’un rhume peuvent réduire de moitié le nombre des crises d’asthme nécessitant des stéroïdes oraux », dit la Dre Francine Ducharme, chercheuse principale de l’étude et chef du Groupe de recherche clinique sur l’asthme pédiatrique au CUSM. « Il s’agit là d’un progrès marquant dans le traitement du type d’asthme le plus fréquent chez l’enfant d’âge préscolaire. »
« L’asthme d’origine virale peut ĂŞtre extrĂŞmement traumatisant Ă la fois pour l’enfant et pour sa famille », dit la Dre Ducharme, professeure au dĂ©partement de PĂ©diatrie de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ. « Le rhume simple est le plus frĂ©quent dĂ©clencheur de la crise d’asthme tant chez l’enfant que chez l’adulte. Les enfants d’âge prĂ©scolaire ont en moyenne de 8 Ă 12 rhumes par an, ce qui se traduit par une crise d’asthme environ par mois. » Au QuĂ©bec, plus de cinq pour cent des enfants d’âge prĂ©scolaire effectuent une visite Ă l’urgence chaque annĂ©e pour de l’asthme aigu.
La pierre angulaire du traitement de l’asthme est l’administration quotidienne de faibles doses de stéroïdes inhalés, le fluticasone par exemple. Toutefois, ce traitement n’a pas fait la preuve de son efficacité chez les enfants présentant de l’asthme provoqué par un rhume. L’étude du CUSM a vérifié si l’administration de 1 500 microgrammes de fluticasone, soit approximativement six fois la dose pédiatrique normale, dès le début d’un rhume pouvait prévenir la survenue des crises d’asthme déclenchées par les rhumes chez les enfants. Ses résultats ont indiqué une réduction de 50 pour cent des crises d’asthme justifiant des stéroïdes oraux chez les enfants qui avaient reçu la dose plus élevée et une réduction de 20 pour cent des jours de maladie signalés.
« Cette étude est la première à établir clairement l’efficacité de la dose plus forte administrée lors des rhumes », dit la Dre Ducharme. « Nous avons également noté chez les enfants qui ont pris la dose élevée de stéroïdes inhalés une croissance légèrement plus lente que chez les enfants ayant pris le placebo. Par exemple, sur les dix mois de l’étude, la croissance moyenne des enfants non traités a été d’environ 6,5 cm alors que celle des enfants prenant les fortes doses de stéroïdes a été de 6,0 cm. La croissance pondérale moyenne des enfants non traités a été d’environ 2 kg en regard de 1,5 kg pour les enfants traités. « Aucun autre effet secondaire n’a été observé. »
« Les différences étaient légères, mais significatives », ajoute-t-elle. « Il se peut que ces enfants rattrapent ce retard de poids et de taille dans les prochaines années particulièrement s’ils n’ont plus besoin de recourir à l’inhalateur. Le suivi continu de ces patients s’impose pour éclaircir la question. »
La recherche a été menée au CUSM, au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, au Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine et à la Clinique pédiatrique La Courte Échelle. Elle a fait appel à 129 enfants d’un âge moyen de 2,5 ans.
L’étude a été financée avec le concours des Instituts de recherche en santé du Canada (anciennement le Conseil de recherches médicales du Canada) et le soutien de GlaxoSmithKline Canada
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