Les cas de sclérodermie systémique sont en hausse au Québec, surtout chez les enfants
Une étude récente révèle que le nombre de nouveaux cas de sclérodermie systémique augmente au Québec, et particulièrement chez les enfants.
Ce constat doit interpeller les fournisseurs de soins de santé, les décideurs et les chercheurs, croit Elena Netchiporouk, professeure adjointe à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et auteure-ressource de l’étude publiée dans la revue The Lancet Regional Health – Americas.
Maladie auto-immune chronique caractérisée par une fibrose de la peau et des organes internes, la sclérodermie systémique est source d’importantes difficultés, tant pour les personnes atteintes que pour les systèmes de soins de santé partout dans le monde. Afin de mieux cerner les répercussions de la maladie, la professeure Netchiporouk et ses collègues ont réalisé une analyse exhaustive des données sur la sclérodermie systémique au Québec, pour la période allant de 1996 à 2019.
L’équipe de recherche a observé une augmentation constante à la fois du nombre de nouveaux cas sur une période donnée et du nombre total de cas. Constatation préoccupante : le taux de nouveaux cas chez les enfants a connu une hausse marquée, ce qui pourrait être le signe d’une transformation du portrait démographique de la maladie.
Malgré ces tendances, les chercheurs ont constaté que le taux de mortalité chez les patients atteints de sclérodermie systémique avait diminué au cours de la période visée, ce qui donne à penser que les stratégies de traitement et les soins se sont améliorés au fil du temps.
L’étude révèle également que les nouveaux cas de la maladie étaient davantage concentrés dans l’est et dans le nord du Québec que dans les autres régions,Ìýce qui laisse supposer que des facteurs environnementaux ou régionaux pourraient influer sur la vulnérabilité à la maladie. Selon l’équipe de recherche, cet état de choses appelle des mesures d’intervention ciblées, comme un dépistage accru dans les régions à risque et pour les tranches d’âge touchées, et des efforts de recherche visant l’élimination de cette disparité.
« Cette étude met en évidence une évolution dans le temps de l’incidence, de la prévalence, de la mortalité et de la distribution géographique de la sclérodermie systémique. Elle conduira à d’autres travaux de recherche, aidera à faire mieux connaître la maladie et servira de référence pour la planification des soins de santé », soutient la professeure Netchiporouk.
L’article « », par Anastasiya Muntyanu, Mohammed Kaouache, Elham Rahme, Stephanie Ghazal, Elena Netchiporouk et coll., a été publié dans la revue The Lancet Regional Health – Americas. L’étude a été financée par la Fondation nationale de la sclérodermie, la Fondation canadienne de dermatologie et les Instituts de recherche en santé du Canada.