Jeannie Haggerty est professeure titulaire au Département de médecine de famille de l’université ³ÉÈËVRÊÓƵ, et titulaire de la chaire de recherche ³ÉÈËVRÊÓƵ en médecine familiale et communautaire, basée au centre de recherche de l’hôpital St Mary. Elle a été la directrice scientifique fondatrice du Réseau-1 Québec et la directrice du RRAPPL de ³ÉÈËVRÊÓƵ. Après une longue carrière en recherche sur les soins primaires, elle amorce un retrait progressif pour prendre sa retraite à l’été 2025. Réseau-1 Québec a discuté de sa carrière et de son rôle au sein de l'organisation.
Parlez-moi un peu de votre carrière et de la place du Réseau-1 dans celle-ci.
Formée en épidémiologie, j’ai eu mon baptême en médecine de famille comme coordonnatrice d’un projet du Département de Médecine familiale de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ pour établir un nouveau programme de résidence en Médecine familiale et communautaire au Costa Rica. J’ai toujours été très attirée par l’idée de créer un réseau de recherche basé sur la pratique.
Ma recherche porte sur l’accessibilité et la continuité des soins en première ligne. Ma carrière académique a commencé à l’Université de Montréal en médecine familiale et par la suite à l’Université de Sherbrooke où j’ai été titulaire d’une chaire de recherche du Canada avant que ³ÉÈËVRÊÓƵ me propose une chaire de recherche en médecine familiale et communautaire à Saint-Mary—là où la médecine familiale a commencé pour moi.
Depuis environ 2011, les chercheurs en médecine familiale songeaient à un réseau de recherche en soins de première ligne pour nous permettre de collaborer davantage. Bien que nous ayons commencé avec des plans modestes, il y avait un fort intérêt de la part du ministère de la Santé et des services sociaux à combiner notre initiative avec la Stratégie de recherche axée sur le patient (SRAP) provincial. On a visé un réseau de connaissances pour réduire l’écart entre la recherche et la pratique.
Un groupe de 25 à 30 personnes se réunissait presque toutes les deux semaines pendant des mois pour définir le pourquoi et le comment de notre réseau. Nous avons donc obtenu un financement pour devenir un réseau thématique du FRQS, en juillet 2013.
Pour bâtir le réseau, nous avons développé et fédéré des dans tous les départements de médecine familiale et médecine d’urgence du Québec. Dès le début, nous avons planifié que R1Q soit un réseau de connaissances qui réduise l’écart entre la recherche et la pratique.
Quel défi avez-vous rencontré en tant que directrice du Réseau-1?
Le plus grand défi était de tout commencer de zéro. Nous n’avions aucune structure. Nous avons donc dû créer la structure de gouvernance et la charte et embaucher de nouvelles personnes. C’était une entreprise énorme. Nous avions tant à construire. J’ai suivi des cours sur la gouvernance et j’ai essayé d’appliquer les meilleures pratiques. C’était une courbe d’apprentissage très rapide.
Quelle a été une réussite?
Une de notre plus grande réussite a été de défendre le rôle des patients partenaires dès le début. Les patients partenaires ont toujours eu une place d’influence à chaque niveau de notre réseau. Le SRAP a représenté un grand changement culturel pour la recherche et nous étions en avance de cette vague. Ce n’était pas toujours facile, mais cela nous a permis d’effectuer ce travail de manière très significative.
Comment avez-vous changé ou influencé Réseau-1?
Je dirais que tout le travail initial pour construire le réseau et ses structures, telles que la gouvernance et la charte, a été accompli. Il y a bien sûr eu des changements au fil des ans, mais ces structures sont restées assez stables.
Avez-vous été surpris par quelque chose de Réseau-1?
Oui, l’image de marque du Réseau-1. Nous avons commencé par organiser un concours pour trouver un nom du réseau et nous avons reçu des propositions très drôles et très longues qui n’ont pas fonctionné. Puis nous avons choisi Réseau-1 et c’est resté depuis 10 ans. C’est une bonne surprise.
Surtout, que ferez-vous maintenant avec tout votre temps libre?
En ce moment, je m’intéresse beaucoup à l’entrepreneuriat social. J’explore la possibilité de transformer l’un de mes derniers projets de recherche en un modèle d’entrepreneuriat social pour améliorer l’accès et la continuité des soins.