Le 12 septembre 2023, lors de la rĂ©union du Conseil exĂ©cutif du DĂ©partement de mĂ©decine de famille de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ, une motion visant Ă adopter le Principe de Joyce pour des soins de santĂ© justes et Ă©quitables a Ă©tĂ© adoptĂ©e Ă l’unanimitĂ©, une première au Canada pour un dĂ©partement de formation mĂ©dicale. Le mĂŞme jour, le et Ă tenir compte de la « pensĂ©e autochtone » dans l’élaboration du projet de loi 32, qui vise à « instaurer l’approche de sĂ©curisation culturelle au sein du rĂ©seau de la santĂ© et des services sociaux ». Le vote intervient Ă©galement peu de temps après les affirmations de leaders autochtones et de professionnels de la santĂ© selon lesquelles la formation de sensibilisation aux cultures autochtones au QuĂ©bec ne parvient pas Ă amĂ©liorer la sĂ©curisation culturelle et prĂ©sente des risques pour la sĂ©curitĂ© des peuples autochtones.
Au cours des trois dernières années, depuis que Joyce a quitté cette terre, sa famille a travaillé sans relâche pour protéger nos familles afin d’éviter que cela n’arrive à un autre parent. C’est ce que signifie pour moi le Principe de Joyce : la protection de nos proches. Établir la confiance au sein de ces systèmes nécessite un effort de collaboration, où chacun doit assumer la responsabilité de son rôle dans la guérison, tout en empêchant la perpétuation de la violence systémique dans les soins de santé.
Konwahahawi (Sarah) Rourke, Ph. D.
Directrice du Programme autochtone des professions de santé
Le Principe de Joyce vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Le Principe de Joyce requiert obligatoirement la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnelles et vivantes des Autochtones en matière de santé. Le décès de Joyce Echaquan, survenu dans des circonstances abjectes le 28 septembre 2020 au centre hospitalier de Joliette, dans Lanaudière, au Québec, près de la communauté atikamekw de Manawan, constitue l’étincelle des démarches ayant mené à la présentation du Principe.
Un esprit de reconnaissance
« Nous avons déjà commencé à instaurer cet esprit de reconnaissance ici au Département. La glace est brisée », a déclaré Alex McComber, Kanien’keha:ka, professeur adjoint au Département de médecine de famille, qui a présenté la motion d’adoption du Principe de Joyce. « Il faut poursuivre la relation entre les peuples autochtones et les établissements d’enseignement. »
Le Département de médecine de famille a fait de grands progrès en matière de sensibilisation des médecins et des autres professionnels de la santé à la sécurisation culturelle. Avec l’embauche récente d’Amy Shawanda, Odawa Kwe, professeure adjointe admissible à la permanence et chercheuse autochtone, le Département répond à l’appel lancé par le vice-principal exécutif aux facultés pour l’ouverture de postes spécifiquement autochtones. Avec son expérience en droit, justice et études autochtones, le Département est extrêmement reconnaissant de pouvoir bénéficier de l’apport de la Pre Shawanda et de ses connaissances spécialisées sur les savoir-être, les savoir-faire, les modes de connaissance et la réappropriation autochtones.
Le Département offre également des cours des cycles supérieurs portant sur la sécurisation culturelle et la santé autochtone :
• Indigenous Perspectives Decolonizing Health Research : présenté par le professeur Alex McComber, ce cours explore les façons de comprendre le monde des peuples autochtones, avec un accent particulier sur la santé et le bien-être. Il retrace l’histoire canadienne de colonisation, d’assimilation et de génocide ainsi que les impacts du point de vue des peuples autochtones.
• Inuit Health in the Canadian Context : présenté par Richard Budgell, professeur adjoint inuit, ce cours explore les histoires, les perspectives et les réalités contemporaines de la santé inuite dans les quatre régions de l’Inuit Nunangat (la patrie des Inuits) avec un accent particulier sur la région du Nunavik, dans le nord du Québec. Il s’agit du tout premier cours sur la santé axé sur les Inuits dans une université canadienne.
L’annĂ©e dernière, le DĂ©partement de mĂ©decine de famille a ouvert un nouvel Espace autochtone, spĂ©cialement pensĂ© pour les activitĂ©s liĂ©es Ă la santĂ© autochtone et aux relations communautaires en santĂ©, le premier en son genre Ă łÉČËVRĘÓƵ.
« L’objectif est d’intégrer des modes de connaissance autochtones dans le monde universitaire occidental », explique Marion Dove, M.D., directrice du Département de médecine de famille. « Nous voulons que cet endroit aide à maintenir les traditions autochtones grâce à un programme qui comprendra des tables rondes, des assemblées de cuisine, des contes et des projections de films. »
Plus tôt cette année, et en collaboration avec le Bureau des initiatives autochtones, le Département a lancé sa première série de conférences hivernales autochtones dans le but de faire entendre diverses voix autochtones sur le campus.