Le 7 mai, le Département de médecine de famille, en collaboration avec la St. James’ Literary Society, a organisé la conférence publique de prestige en médecine de famille Hirsh-Rosenfeld, prononcée par le Dr Mark Ware, professeur agrégé au Département et directeur de l’Unité Alan-Edwards de gestion de la douleur. Abordant le thème du défi de la douleur, le Dr Ware a examiné les fondements scientifiques de la douleur avant d’explorer différentes stratégies de gestion de la douleur et de ses conséquences. L’événement a connu un franc succès, réunissant plus de 150 participants en présentiel et en ligne, et recueillant des réactions très positives.
Selon le Dr Ware, le modèle actuel de la douleur comme symptôme diagnostique est fondé sur la conception cartésienne de la douleur comme signal pathologique, une fonction essentielle préservée par l’évolution. Cependant, lorsque la douleur devient chronique (plus de trois mois), elle perd sa valeur « d’avertissement » et peut être difficile à interpréter ou à décrire. D’où l’importance de la communication, qui a fait l’objet de la suite de la conférence, avec références littéraires, artistiques et scientifiques à l’appui.
Le Dr Ware a présenté le questionnaire de ³ÉÈËVRÊÓƵ sur la douleur, conçu en 1971 par Ron Melzack et publié dans Pain en 1975. Une version abrégée a été élaborée en 1984 et révisée en 2009. Son objectif était de « fournir des mesures quantitatives de la douleur clinique qui rendraient compte de ses composantes qualitatives (sensorielles, affectives et autres) et de permettre l’analyse statistique des données recueillies en recherche et pratique cliniques ». Depuis sa publication, le questionnaire est largement utilisé par les professionnels de la santé du monde entier et a été adapté dans de nombreuses langues.
Le Dr Ware a ensuite abordé la douleur du point de vue des patients à l’aide d’œuvres artistiques qui transmettent l’incidence profonde, positive et négative, qu’a la douleur sur nos vies culturelles et sociales. Il a d’abord présenté l’œuvre « Waves of grief » de Newton Martin, l’un des lauréats 2023 du prix artistique de la Société canadienne de la douleur dans la catégorie « Personnes ayant une expérience vécue ». Dans le regard de l’artiste, les vagues de couleurs différentes signifient le poids émotionnel associé aux expériences déstabilisantes ou anxieuses, alors que le soleil dénote l’espoir, à travers le fracas et le battement des vagues. Le Dr Ware a poursuivi en notant qu’en prenant du recul et en envisageant notre vie sous un angle différent, la somme de nos expériences collectives, qui ressemblait pourtant à un fouillis, peut se transformer en chef-d’œuvre. Avec le temps, a-t-il ajouté, nos expériences cessent d’être un obstacle pour devenir le moteur de notre récit personnel et de notre caractère.
La conférence s’est poursuivie avec la présentation de l’œuvre « Invisible isolation », d’Aislinn L, aussi lauréate 2023 du prix artistique 2023 de la Société canadienne de la douleur. L’artiste y exprime l’altération complète du quotidien que vivent les personnes atteintes de douleur chronique; elles s’efforcent de se libérer, tout en se sentant prises au piège dans une foule qui isole. Partant de cette image, le Dr Ware a expliqué le fardeau psychosocial de la douleur et le risque de stigmatisation et de marginalisation qui l’accompagne.
Entre l’art et la science, le Dr Ware a exploré le monde de la douleur, l’importance de la communication et des efforts de compréhension de ce symptôme important et difficile qui, trop souvent, devient une maladie à part entière.
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Voici quelques moments forts de la soirée (photos de Joni Dufour) :