Des reprĂ©sentants d’organismes autochtones locaux Ă©taient parmi les personnes prĂ©sentes le soir du 13 septembre 2022 pour l’ouverture officielle de l’Espace autochtone au DĂ©partement de mĂ©decine de famille de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ. Ce tout nouvel espace, dĂ©diĂ© aux activitĂ©s en santĂ© autochtone et relations communautaires dans le secteur de la santĂ©, est le premier du genre Ă łÉČËVRĘÓƵ.
« Nous nous réunissons pour célébrer et partager nos pensées. Nous reconnaissons nos ancêtres qui pourvoient à nos besoins, qui ont créé cette terre et qui nous nourrissent. Nous reconnaissons leurs rôles », a déclaré Alex McComber, Kanien’keha:ka (peuple du silex, Mohawk), du clan de l’Ours, du territoire de Kahnawake, professeur au Département de médecine de famille, et maître de cérémonie de la soirée.
Pr Alex M. McComber, Kanien’keha:ka (peuple du silex, Mohawk), du clan de l’Ours, du territoire de Kahnawake
Le professeur McComber a présenté Mme Amelia Tekwatonti McGregor, Kanien’keha:ka, une aînée de sa communauté qui a partagé les mots d’ouverture du protocole traditionnel mohawk, Ohenton Kariwatehkwen.
Mme Amelia Tekwatonti McGregor, Kanien’keha:ka, aînée
Le duo mère-fille Nina et Sierra Segalowitz a ensuite captivé le public en interprétant des chants de gorge inuits, sur les thèmes de la rivière et de l’amour.
Les chanteuses de gorge inuites Nina et Sierra Segalowitz
Celeste Pedri-Spade, Ph. D., Ojibwe, rĂ©cemment nommĂ©e première vice-principale exĂ©cutive adjointe (Initiatives autochtones) de łÉČËVRĘÓƵ, a Ă©galement pris la parole. « Cet Ă©vĂ©nement tĂ©moigne du ferme engagement de łÉČËVRĘÓƵ Ă faire de ses campus des lieux d’inclusion, d’accueil et de rĂ©ussite pour les universitaires, les Ă©tudiants et les Ă©tudiantes des communautĂ©s des Premières Nations, inuites et mĂ©tisses. L’inauguration aujourd’hui de l’Espace autochtone du DĂ©partement de mĂ©decine de famille rĂ©pond parfaitement Ă nos appels Ă l’action qui appellent notre UniversitĂ© Ă fournir des espaces culturels appropriĂ©s aux membres autochtones de la communautĂ© Ă©tudiante, du personnel et du corps professoral, de mĂŞme que des milieux de vie et d’étude appropriĂ©s aux Ă©tudiants autochtones. »
« La représentation physique et la reconnaissance symbolique sont tellement importantes. Il est impératif que nous trouvions des moyens de transformer les espaces et les lieux d’apprentissage, de manière à ce que les Premières Nations, les Inuits et les Métis s’y voient reflétés. »
Pre Celeste Pedri-Spade, Ojibwe, vice-principale exécutive adjointe (Initiatives autochtones)
David Eidelman, MDCM, vice-principal (Santé et affaires médicales) et doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, a souligné le rôle de premier plan que le Département de médecine de famille a joué au fil des ans. « Je ne suis pas surpris que ce soit le Département de médecine de famille qui ait pris l’initiative de créer un Espace autochtone. Ce Département s’est vraiment fait le fer de lance des soins de première ligne dans notre Faculté. À l’époque où j’étais étudiant, les soins de santé primaires étaient une sorte d’arrière-pensée, alors qu’aujourd’hui, notamment grâce aux efforts du Département, ils sont au cœur de nos activités. »
« Nous espérons que ces gestes et ces efforts nous permettront de faire un pas de plus vers un véritable changement, pour nous rapprocher des communautés autochtones et reconnaître leur importance, leur contribution et leur relation avec le territoire. »
Dr David Eidelman, vice-principal (Santé et affaires médicales) et doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Marion Dove, M.D., directrice du Département de médecine de famille, a décrit le but et la vision de l’Espace autochtone. « Nous espérons que cet espace sera un lieu d’avancement des connaissances sur la santé autochtone. L’objectif est d’intégrer des modes de connaissance autochtones dans le monde universitaire occidental », a déclaré la Dre Dove, qui a également ajouté quelques mots de remerciement à Neil Andersson, M.D., Ph. D., à Howard Bergman, M.D., et à Nathalie Moragues, Ph. D., pour leur soutien opérationnel dans le cadre du projet.
« Nous voulons que cet endroit aide à maintenir les traditions autochtones grâce à un programme qui comprendra des tables rondes, des assemblées de cuisine, des contes, des projections de films, et j’ai très hâte de participer à toutes ces activités. »
Dre Marion Dove, directrice, Département de médecine de famille
Richard Budgell, Inuk, professeur au Département de médecine de famille, a expliqué certains éléments du design de l’espace et le type d’éducation qui s’y déroulera. « Les diverses communautés autochtones nous ont aidés à construire l’espace d’une manière accueillante et confortable. L’approche pédagogique est égalitaire et holistique. Nous espérons en faire un espace vivant et rempli de bonne énergie, mais ce n’est pas aujourd’hui que le travail prend fin – c’est aujourd’hui qu’il commence. »
Le professeur Budgell a fait part de ses aspirations à reconceptualiser la médecine et la santé en intégrant les perspectives autochtones. Il a présenté un concept inuit de santé et de bien-être, Inuuqatigiitsianiq, qui renvoie aux relations harmonieuses entre des personnes qui partagent un lieu.
« Une révolution est en cours dans ce Département et dans cette Faculté pour repenser la santé d’une manière qui respecte les cultures des personnes qui sont si souvent maltraitées dans les systèmes de santé. Nous avons un rôle direct dans la formation des gens qui soignent de nombreux Autochtones au Québec, que ce soit au Nunavik dans le territoire cri, à Montréal ou dans les régions environnantes. »
Richard Budgell, Inuk, professeur au Département de médecine de famille
Ojistoh Horn, MDCM, Kanien’keha:ka, a parlĂ© de son expĂ©rience en tant que diplĂ´mĂ©e de łÉČËVRĘÓƵ et de son travail d’obstĂ©tricienne. « Nous voyons notre système de santĂ© s’effondrer devant nos yeux après la COVID. Dans les petites communautĂ©s comme Akwesasne, le système de santĂ© est dĂ©faillant, les infrastructures sont instables et nous avons un Ă©norme problème de ressources humaines. Il est important de pouvoir soutenir, non seulement les mĂ©decins, mais toutes ces personnes qui soutiennent les mĂ©decins, au moment de leur dĂ©part. Je veux voir comment nous pouvons soutenir les mĂ©decins lorsqu’ils partent travailler dans nos communautĂ©s, pour fournir des soins holistiques. »
« Une chose était claire durant mes années universitaires : à part moi, je n’ai vu aucune autre personne autochtone. . C’était une expérience assez solitaire. C’est incroyable d’être ici,dans un espace dédié aux voix autochtones. C’est un énorme changement depuis mes études ici, il y a trente ans. »
Dre Ojistoh Horn, Kanien’keha:ka, médecin et obstétricienne
Jennifer Robinson, MDCM, Algonquine, résidente en médecine de famille au Centre hospitalier de St. Mary, a fait part de ses attentes à l’égard de cet espace. « Nous avons la responsabilité d’élaborer des protocoles sur l’utilisation de cet espace, et nous avons le droit d’instaurer des pratiques qui répondent aux besoins des communautés autochtones. Nous devons amener les gens de la relève aux événements importants comme celui-ci, pour qu’ils s’en souviennent et nous tiennent à nos engagements. »
« Il n’y a pas si longtemps, une personne des Premières Nations ne pouvait pas devenir médecin sans être privée de ses droits. C’est incroyable que je sois ici avec l’une des rares médecins autochtones travaillant au sein de la communauté, qui me transmet ses connaissances. En tant qu’Autochtone, je peux me voir chez une autre médecin pour la première fois. »
Dre Jennifer Robinson, Algonquine, résidente en médecine de famille
Mme Amelia Tekwatonti McGregor a clos l’événement en partageant une histoire amusante et quelques mots de sagesse.
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