Robert O’Brien, Ed. D., M. Ed., s’intĂ©resse Ă l’identitĂ© professionnelle des cliniciens et Ă son incidence sur une culture de la sĂ©curitĂ©. En tant que directeur gĂ©nĂ©ral de l’éducation et de la recherche Ă l’Australian and New Zealand College of Anaesthetists et ancien prĂ©sident de l’Australian Society for Simulation in Healthcare, il a beaucoup travaillĂ© dans le domaine de l’enseignement mĂ©dical et du dĂ©veloppement de la simulation. Il a menĂ© des projets faisant appel Ă la simulation pour enseigner des habiletĂ©s cliniques et non cliniques afin d’optimiser les soins aux patients et de rĂ©duire les erreurs mĂ©dicales.ĚýĚý
Le Pr O’Brien a fait part de ses idĂ©es et connaissances Ă la communautĂ© mcgilloise lors de sa rĂ©cente visite en tant que professeur invitĂ© de la promotion 1975 en mĂ©decine. Ce spĂ©cialiste de la simulation et de la sĂ©curitĂ© des patients a profitĂ© de sa rencontre avec des membres de l’Institut d’éducation en sciences de la santĂ© pour discuter de la façon d’amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des patients par la formation aux facteurs humains. Il a aussi visitĂ© le Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg (CSAIS) pour explorer des idĂ©es avec l’équipe et voir les installations de simulation mĂ©dicale de pointe de łÉČËVRĘÓƵ.Ěý
Le Dr Gerald Fried, vice-doyen, Technologie et innovation pĂ©dagogiques Ă la FacultĂ© de mĂ©decine et de sciences de la santĂ© (FMSS) et directeur du CSAIS, a invitĂ© le Pr O’Brien Ă prĂ©senter un exposĂ© lors des confĂ©rences scientifiques en anesthĂ©sie et en chirurgie de łÉČËVRĘÓƵ afin de faire la lumière sur le processus dĂ©cisionnel clinique et l’importance de comprendre les processus de pensĂ©e de chacun.ĚýĚýĚý
« Outre sa riche expĂ©rience en simulation, recherche, soins intensifs, Ă©ducation et psychologie du comportement, le Pr O’Brien a aussi travaillĂ© comme Ă©ducateur et consultant en entraĂ®nement pour l’Australian Football League, et cherche Ă comprendre les aspirations des gens pour la performance d’élite. J’estime que c’est très pertinent pour nous qui parlons de l’approche par compĂ©tences en formation – le concept qui consiste Ă aller au-delĂ de la compĂ©tence et Ă aspirer vĂ©ritablement Ă la grandeur », a dit le Dr Fried, qui a chaleureusement accueilli le Pr O’Brien.Ěý
Comprendre le processus dĂ©cisionnelĚý
Fort d’une formation en psychologie du comportement, le Pr O’Brien s’est toujours intĂ©ressĂ© aux comportements des gens et Ă ce qui les motive; il rĂ©flĂ©chit Ă ce qui a pu mener Ă une situation donnĂ©e et tente de sensibiliser les gens Ă ces Ă©lĂ©ments dĂ©clencheurs. Au cours de sa prĂ©sentation, il a traitĂ© des diffĂ©rents styles dĂ©cisionnels rationnels et intuitifs Ă utiliser devant un problème. Il a Ă©galement abordĂ© la thĂ©orie du continuum cognitif et a notĂ© que la relation entre le temps disponible et le risque liĂ© Ă une intervention peut influer sur la prise de dĂ©cision.Ěý
« Les cliniciens ignorent souvent le nombre de dĂ©cisions qu’ils prennent. Or, c’est en moyenne une toutes les 40 secondes sur une pĂ©riode de 30 Ă 40 minutes pendant un processus clinique », au dire du Pr O’Brien, citant une Ă©tude menĂ©e Ă l’Alfred Hospital de Melbourne.ĚýĚýĚý
Selon lui, il peut ĂŞtre difficile pour les chirurgiens de parler lorsqu’ils gèrent une crise, car la partie du cerveau qui permettrait de parler se dĂ©sactive pour libĂ©rer l’espace cognitif nĂ©cessaire Ă la concentration des efforts sur ce qui doit ĂŞtre fait.ĚýĚý
« En contexte de crise, nous ressentons souvent une urgence et la nĂ©cessitĂ© de vite rĂ©gler les choses pour maĂ®triser la situation. Nous avons tendance Ă agir rapidement, ce qui peut parfois engendrer des erreurs. Or, il faudrait plutĂ´t chercher Ă ralentir son processus de pensĂ©e et ses actes; cela permet de gagner du temps Ă long terme et d’obtenir de meilleurs rĂ©sultats. Ce n’est pas facile, mais la pratique par simulation de contexte de stress Ă©levĂ© peut aider Ă vous y prĂ©parer, en vous permettant d’acquĂ©rir une meilleure maĂ®trise physiologique et ainsi ralentir votre processus de rĂ©flexion », a-t-il expliquĂ©.Ěý
CrĂ©er un modèle mental communĚý
Le Pr O’Brien a soulignĂ© l’importance de favoriser un cadre ouvert et sĂ»r sur le plan psychologique pour la communication des dĂ©cisions : « Une salle d’opĂ©ration est un lieu animĂ© – il s’y passe beaucoup de choses, s’y trouve beaucoup de gens, s’y prend beaucoup de dĂ©cisions. D’oĂą l’importance de crĂ©er un modèle mental commun. Qu’essayez-vous de rĂ©aliser? Quel est l’objectif commun? Quelle est la comprĂ©hension? Ă€ cette fin, vous devez partager vos processus dĂ©cisionnels. Dites Ă voix haute votre façon d’effectuer quelque chose, vos raisons de procĂ©der ainsi et comment cela progresse. RĂ©flĂ©chissez Ă ce que pourrait en ĂŞtre l’incidence. Il s’agit de dĂ©composer l’intervention chirurgicale en sections. Il est essentiel de dire ce que vous avez fait et ce que vous comptez faire dans chaque section. Une conversation Ă double sens est essentielle. Tout le monde doit connaĂ®tre le plan. »ĚýĚýĚý
Il a Ă©galement soulignĂ© l’importance de comprendre le contexte culturel des personnes avec qui l’on travaille, car cela peut avoir une incidence sur la façon dont elles communiquent et interagissent. « C’est très important d’exprimer et d’expliquer vos processus de prise de dĂ©cision, car cela permet de minimiser les prĂ©jugĂ©s et d’éviter les malentendus. Expliquez vos attentes afin que chaque personne prĂ©sente sache ce Ă quoi vous aspirez », a-t-il ajoutĂ©.ĚýĚýĚý
« Le Pr O’Brien a ouvert la voie pour que nous repensions notre façon de pratiquer, et pour que nous donnions tous l’exemple en communiquant notre façon de prendre des dĂ©cisions Ă notre entourage, en communiquant et en faisant preuve de respect envers les personnes de toutes les disciplines », a dit le Dr Fried, qui a exprimĂ© sa gratitude Ă la promotion 1975 de son soutien Ă ce poste de professeur invitĂ©.ĚýĚý
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