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Un modèle unique de recherche collaborative pour l'industrie agroalimentaire

Published: 16 November 2021

Rassembler des entreprises concurrentes autour d’une mĂŞme table avec des chercheurs pour innoverĚý: c’est le dĂ©fi sur lequel mise, depuis 2017, le Consortium de recherche et d’innovation sur la transformation alimentaire (RITA) Ă  l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ. Et ça marche.

« Il y a l’industrie qui a des dĂ©fis Ă  relever, et les chercheurs qui ont des solutionsĚý», rĂ©sume Salwa Karboune, doyenne associĂ©e du DĂ©partement des sciences alimentaires et de la chimie agricole Ă  l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ et directrice scientifique du consortium RITA. «ĚýChaque dĂ©fi, on le considère comme une occasion pour innover.Ěý»

C’est Ă  partir de cette idĂ©e que MmeĚýKarboune et ses collègues ont dĂ©jĂ  rĂ©uni plus de 150 entreprises agroalimentaires et plus de 20 Ă©tablissements de recherche de la province pour crĂ©er divers rĂ©seaux de crĂ©ation, en amont de la compĂ©tition sur le marchĂ©. Selon la chercheuse, mettre en place l’un de ces rĂ©seaux peut prendre un an. Au cours de cette pĂ©riode, les partenaires industriels vont dĂ©crire les difficultĂ©s auxquelles ils font face, puis des chercheurs vont proposer des projets visant Ă  rĂ©soudre celles-ci. Le rĂ©seau choisira ensuite les projets de recherche et d’innovation dans lesquels ils investiront et qui pourront profiter aux membres participants. La recherche des partenaires du consortium est financĂ©e en partie par l’industrie et en partie par des sources gouvernementales, comme le ministère de l’Agriculture, des PĂŞcheries et de l’Alimentation du QuĂ©bec (MAPAQ).

L’un des projets consiste, par exemple, Ă  dĂ©velopper une plateforme intelligente et multidimensionnelle permettant l’identification et la sĂ©lection des ingrĂ©dients naturels, comme les Ă©pices, avec leurs caractĂ©ristiques, leurs utilisations possibles et leurs interactions. Serait-il possible de remplacer un agent microbien artificiel par la combinaison de deux ou trois ingrĂ©dients naturelsĚý? Cette cartographie, Ă©laborĂ©e Ă  partir d’une solide dĂ©marche scientifique, pourrait un jour constituer un repère scientifique permettant de rĂ©pondre Ă  ce type de questions et de faciliter l’assainissement des aliments se trouvant sur nos tablettes.

D’autres projets se penchent plutĂ´t sur l’efficacitĂ© de mĂ©thodes plus Ă©cologiques pour l’emballage des produits, comme les traitements Ă  l’ozone gazeux ou Ă  la lumière pulsĂ©e, ou encore sur le dĂ©veloppement d’emballages «ĚýactifsĚý», qui contiennent des agents antimicrobiens prolongeant la conservation des aliments. D’autres Ă©quipes cherchent des solutions durables en ce qui concerne l’utilisation de l’eau de nettoyage ou la valorisation de produits pour rĂ©duire les pertes alimentaires.

Les entreprises viennent de plusieurs secteurs, de la boulangerie à la boucherie en passant par les producteurs laitiers ou de fruits et légumes. Le tout dernier réseau, toujours en construction, réunit des acteurs de l’industrie de la pêche et de l’aquaculture. On trouve donc des entreprises de tous les horizons, comme Bonduelle (transformation industrielle de légumes), Cascades (emballages), Gusta (produits véganes), Lallemand (commercialisation de levures et de bactéries), Les Moulins de Soulanges (farine) ou Olymel (viande).

«ĚýNotre objectif est d’avoir un secteur dynamique en recherche et innovation, et qui comprend l’intĂ©rĂŞt de la collaboration prĂ©compĂ©titiveĚý», indique la directrice scientifique de RITA.

L’avantage de la synergie pour innover

Contrairement Ă  la recherche fondamentale qui nĂ©cessite une indĂ©pendance des chercheurs, la recherche appliquĂ©e vise Ă  amĂ©liorer l’industrie et Ă  assurer une Ă©conomie circulaire, explique SalwaĚýKarboune.

«ĚýLe secteur bioalimentaire et de la transformation, c’est un secteur oĂą le transfert [entre le milieu de la recherche et l’industrie] est primordial pour le dĂ©veloppement de technologies, le dĂ©veloppement d’ingrĂ©dients ou l’amĂ©lioration des produits de la santĂ©, dit-elle. Je crois fermement en l’importance de la synergie.Ěý»

Elle explique que les petites et les grandes entreprises sont réunies dans les mêmes réseaux, ce qui permet aux jeunes entreprises ayant de petits budgets d’avoir accès et de contribuer à l’innovation technologique, au même titre que les poids lourds de l’industrie. De la même façon, en collaborant avec des spécialistes d’autres disciplines, les chercheurs peuvent accroître leur créativité pour innover.

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This article, written by Miriane Demers-Lemay, was originally published November 13, 2021 in .

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