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Une nouvelle phase de traitements contre la maladie d'Alzheimer

Les scientifiques tentent désormais d’empêcher que ces plaques s’accumulent

Comment les traitements contre des maladies dévastatrices comme la maladie d’Alzheimer sont-ils développés ? Une étape à la fois. Depuis à peu près un an, des médicaments ont été approuvés aux États-Unis pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer – une étape majeure dans le traitement de cette forme de démence la plus courante. Aujourd’hui, des traitements pour freiner le développement des plaques amyloïdes sont en développement.

Pour les personnes atteintes d’un stade précoce de la maladie d’Alzheimer, comme l’ancien professeur de maths de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Pierre Lambert, ces nouvelles recherches sont une source d’espoir. Le fils de M. Lambert a joué un rôle déterminant pour s’assurer qu’il soit référé à un centre capable d’offrir des essais cliniques, et M. Lambert a déjà pu participer à une étude sur la maladie d’Alzheimer au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal).

« Je suis sensibilisé au fait que l’innovation dans les soins de santé, c’est essentiel, souligne M. Lambert, qui a également été consultant en systèmes de gestion dans le réseau de la santé dans le passé. « Je sais que des choses vraiment formidables peuvent en ressortir. »

Selon la Société Alzheimer du Canada, le nombre de personnes vivant avec la maladie devrait presque tripler d’ici 2060 pour atteindre 14 millions de personnes. Donc toute avancée thérapeutique dans le domaine a le potentiel d’avoir un impact important sur un très grand nombre.

DĂ©broussailler le cerveau

« Nous savons que dans des cas de maladie d'Alzheimer, des plaques d'amyloïdes solubles ne sont pas éliminées assez rapidement par le corps. Ainsi, les médicaments qui ont été approuvés envoient un anticorps dans le cerveau, qui élimine une grande partie de l’accumulation excessive d’amyloïde », explique le Dr Simon Ducharme, neuropsychiatre et clinicien-chercheur au Neuro.

Bien que ces nouveaux traitements constituent une première étape importante, ils ne peuvent ni remonter le temps, ni réparer les dégâts. « Nous savons que les médicaments anti-amyloïdes fonctionnent. Malheureusement, cela ne signifie pas que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer connaîtront une amélioration globale après avoir été traité ; ils progressent simplement moins vite, précise le Dr Ducharme. Nous devons développer une autre approche complémentaire. »

Au cours de la dernière décennie, le Neuro a travaillé activement pour proposer de nouveaux traitements prometteurs contre la démence aux québécois et québécoises. Maintenant, un nouvel essai en cours à l’Unité de recherche clinique du Neuro (URC) vise à pousser les options de traitement encore plus loin.

Freiner les dégâts avant qu’ils ne commencent

« Le nouveau traitement que nous étudions tente d'empêcher la production et l’agglomération d'amyloïde, au lieu d'attendre que l'accumulation, la toxicité et les dommages s'installent », explique le Dr Ducharme.

Le traitement potentiel est étudié à l’URC dans une étude de phase 1, ce qui veut dire que les scientifiques cherchent à ce stade-ci à confirmer qu’il atteint la bonne cible biologique et qu’il est sécuritaire. La molécule présente l’avantage d’avoir une action très prolongée, ne nécessitant qu’une seule dose par année. Les résultats préliminaires montrent qu'il est très bien toléré.

Les chercheurs recherchent des personnes dont les symptômes ont commencé avant l’âge de 65 ans et qui ont reçu un diagnostic de déficience cognitive légère ou de démence légère dûe à la maladie d’Alzheimer pour participer à l’étude.

Pour M. Lambert, prendre le temps de participer à des essais cliniques en vaut la peine. « Je me sens vraiment privilégié de pouvoir participer à un projet de recherche, non seulement parce que ça pourrait m’aider, mais aussi parce que je peux contribuer à aider d’autres personnes. Et je suis très reconnaissant de tout l’encadrement qui m’est offert », explique-t-il.

Pour le Dr. Ducharme, chaque nouvelle étude offre une chance de se rapprocher d’un éventuel remède à la maladie. « Il y a eu des progrès concrets dans le traitement. Certains des médicaments que nous avons testés il y a sept ou huit ans sont en train d’être approuvés », explique le Dr Ducharme. « Maintenant, l'objectif est de trouver d'autres cibles efficaces et éventuellement de combiner les traitements pour de meilleurs résultats, comme ils le font avec la chimiothérapie. »

Pour plus d’information sur les études en cours, contactez l’Unité de recherche clinique du Neuro au (514) 398-5500 ou info-cru.neuro [at] mcgill.ca.

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