VIH : Le traitement précoce prévient l’atrophie cérébrale
Une nouvelle étude met en lumière l’importance du dépistage et du traitement antirétroviral précoces
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Bien que le virus de l’immunodĂ©ficience humaineĚý(VIH) ne fasse plus les grands titres comme dans les annĂ©esĚý1990, on dĂ©nombrait 36,7Ěýmillions de porteurs du virus Ă la fin de 2016, et seulement 53Ěý% d’entre eux avaient accès Ă un traitement. Or, une nouvelle Ă©tude met en lumière les consĂ©quences neurologiques de l’exposition au VIH en l’absence de traitement antirĂ©troviral.
Les scientifiques savent depuis longtemps que l’infection par le VIH provoque une diminution de volume et un amincissement du cortex dans certaines rĂ©gions du cerveau. Toutefois, ils ne savaient pas exactement Ă quel moment dĂ©butait ce processus et ignoraient dans quelle mesure le traitement antirĂ©troviral d’associationĚý(TARa) pouvait le stopper ou le ralentir. Pour trouver rĂ©ponse Ă ces questions, des chercheurs de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al (LeĚýNeuro) de l’UniversitĂ©ĚýłÉČËVRĘÓƵ ont, en collaboration avec des collègues de l’UniversitĂ© Washington Ă Saint‑Louis et de l’UniversitĂ©ĚýYale, analysĂ© des donnĂ©es d’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tiqueĚý(IRM) provenant deĚý65Ěýpatients de l’UniversitĂ© de la Californie Ă SanĚýFrancisco porteurs du virus depuis moins d’un an.
Ils ont comparĂ© ces donnĂ©es d’IRM Ă celles de 19Ěýsujets exempts du VIH et de 16Ěýsujets porteurs du VIH depuis au moins trois ans. Leur constatĚý: plus l’infection non traitĂ©e Ă©tait ancienne, plus la perte de volume et l’amincissement cortical Ă©taient marquĂ©s dans plusieurs territoires cĂ©rĂ©braux. Après la mise en route du TARa, la perte volumique a cessĂ© dans les rĂ©gions visĂ©es, et l’épaisseur corticale des lobes frontal et temporal s’est lĂ©gèrement accrue.
Ces résultats constituent un plaidoyer de plus en faveur du diagnostic précoce de l’infection par le VIH et de la mise en route du TARa le plus rapidement possible en prévention des lésions neurologiques. L’infection par le VIH peut entraîner divers symptômes, notamment des pertes de mémoire, de la démence chez le sujet plus âgé ainsi que des troubles de l’équilibre et de la vue. Or, on peut prévenir ces manifestations par un dépistage et un traitement antirétroviral précoces, et si elles surviennent à la faveur d’une prise en charge trop tardive, le TARa peut couper court à leur progression.
«ĚýLes Ă©tudes longitudinales de neuroimagerie structurelle dans l’infection par le VIH dĂ©butante sont peu nombreuses, et aucune Ă©quipe n’a eu recours Ă des mĂ©thodes d’analyse aussi sensibles que les nĂ´tres dans un Ă©chantillon relativement vasteĚý», explique RyanĚýSanford, auteur principal de l’étude et doctorant rattachĂ© au laboratoire de LouisĚýCollins, au Neuro. «ĚýLes rĂ©sultats dĂ©montrent que le traitement prĂ©coce protège les structures neurologiques. Les porteurs du VIH peuvent donc espĂ©rer qu’en amorçant sans tarder un TARa et en le suivant Ă la lettre, ils mettront leur cerveau Ă l’abri des lĂ©sions provoquĂ©es par le virus.Ěý»
«ĚýDe plus, sachant que les lĂ©sions cĂ©rĂ©brales se produisent principalement en l’absence de traitement, nous pouvons mieux cibler notre recherche des mĂ©canismes lĂ©sionnels, ce qui ouvre la porte Ă la mise au point de traitements novateurs capables de faire rĂ©trocĂ©der ces altĂ©rations structurelles.Ěý»
Cette Ă©tude, publiĂ©e dans la revue le 24ĚýavrilĚý2018, a Ă©tĂ© financĂ©e par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en gĂ©nie du Canada et l’Institut national de la santĂ© mentale des États‑Unis.
Virus de l’immunodĂ©ficience humaineĚý(VIH)
Selon l’ONUSIDA, on dĂ©nombrait 36,7Ěýmillions de porteurs du VIH dans le monde en 2016. Environ 53Ěý% de ces personnes avaient accès Ă un traitement, et cette proportion Ă©tait de 43Ěý% seulement chez les enfants et les adolescents de 0 Ă 14Ěýans. Toujours en 2016, environ 76Ěý% des femmes enceintes porteuses du VIH avaient accès aux antirĂ©troviraux, qui permettent de prĂ©venir la transmission du VIH au bĂ©bĂ©. Enfin, 1,8Ěýmillion de personnes dans le monde ont contractĂ© le VIH en 2016.
Institut et hôpital neurologiques de Montréal
L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©alĚý– LeĚýNeuro – est un Ă©tablissement de calibre mondial vouĂ© Ă la recherche sur le cerveau et aux soins neurologiques de pointe. Depuis sa crĂ©ation, en 1934, par le cĂ©lèbre neurochirurgien WilderĚýPenfield, le Neuro est devenu le plus grand Ă©tablissement de recherche et de soins cliniques spĂ©cialisĂ© en neurosciences au Canada, et l’un des plus importants sur la scène internationale. L’intĂ©gration harmonieuse de la recherche, des soins aux patients et de la formation par les plus grands spĂ©cialistes du monde contribue Ă positionner le Neuro comme un centre d’excellence unique pour l’avancement des connaissances sur les troubles du système nerveux et leur traitement. En 2016, le Neuro est devenu le premier institut au monde Ă adopter sans rĂ©serve le concept de la science ouverte en crĂ©ant l’Institut de science ouverte Tanenbaum. L’Institut neurologique de MontrĂ©al est un institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ. L’HĂ´pital neurologique de MontrĂ©al fait partie de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© łÉČËVRĘÓƵ.