Avec les vacances Ă nos portes, łÉČËVRĘÓƵ dans la ville a demandĂ© Ă quatre łÉČËVRĘÓƵois de discuter de leurs lectures estivales. EspĂ©rons qu'elles vous ispereront dans vos choix de lecture pour l'Ă©łŮĂ©.
Amélie Quesnel-Vallée, professeure agrégée au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail
En tant que sociologue, je suis fascinĂ©e par les grands changements sociaux et j’adore les lire Ă travers le prisme des vies individuelles qu’ils ont touchĂ©es. Ma mère et ma grand-mère ont vĂ©cu les chamboulements historiques Ă©voquĂ©s dans ce roman, toutes deux en tentant, Ă leur façon, de se dĂ©gager du carcan social qui assujettissait les femmes, les confinant au rĂ´le de mère au foyer (toutes deux ont Ă©łŮĂ© chefs de famille monoparentale occupant un emploi rĂ©munĂ©rĂ©). Je suis donc curieuse de lire le rĂ©cit romancĂ© de cette femme qui a si radicalement refusĂ© ce carcan.
J’adore manger et cuisiner, donc j’ai hâte de me délecter de ces 13 nouvelles qui portent sur la nourriture!
Alain Farah, professeur agrégé au Département de langue et littérature françaises
Ça fait très longtemps que j’ai envie de terminer Gomorra, un livre de Roberto Saviano, donc je vais me plonger lĂ -dedans. Ce qui m’intĂ©resse vraiment dans ce livre, c’est la dĂ©marche de Saviano. Il a fait un peu d’infiltration dans la mafia et j’avais Ă©łŮĂ© attirĂ© par son Ĺ“uvre, parce qu’il a un pied dans le journalisme et un autre dans la littĂ©rature, et j’aime beaucoup ce cĂ´tĂ© gonzo.
Dans son livre, Corm tente d’expliquer pourquoi cette région du monde est si instable depuis tant d’années. Ça m’interpelle, parce que mes parents viennent de cette région et j’y ai fait beaucoup de voyages. Ça demeure hypertendu avec l’arrivée de quelqu’un d’aussi imprévisible que Donald Trump, qui joue un peu à l’apprenti sorcier avec ces structures-là ; dans ce contexte, ça me fait du bien de lire quelque chose de presque scientifique. Ça va aussi me permettre d’avoir une vue d’ensemble de cette région du monde et je compte m’en servir pour alimenter un projet de roman que j’ai commencé il y a environ cinq ans.
Comme j’ai Ă©łŮĂ© pas mal pris dans les commĂ©morations de Mai 68 pour le travail, j’ai retrouvĂ© la plume de Marguerite Duras. Je l’aime beaucoup. Pas que pour son Ĺ“uvre romanesque, mais aussi pour sa participation aux Ă©vĂ©nements de Mai 68. Son histoire est d’autant plus intĂ©ressante qu’elle a suivi une trajectoire fascinante lors de la Deuxième Guerre mondiale. En effet, pendant l’occupation, Duras fait partie du Groupe de la rue Saint-BenoĂ®t, une bande d’amis composĂ©e d’intellectuels communistes. Le mari de Duras, Robert Antelme, se fait arrĂŞter par la Gestapo et il est dĂ©portĂ©. Dans ł˘˛ąĚý¶Ů´ÇłÜ±ô±đłÜr, Duras explique comment elle a vĂ©cu l’occupation et se met en scène en tant que femme prĂŞte Ă aller assez loin, y compris Ă entretenir des relations très louches avec des gestapistes, dans le but de recueillir des informations pouvant l’aider Ă retrouver son mari.
Cynthia Lee, Service des relations avec les médias
J’ai hâte de terminer la lecture de ce livre. Je connais le Pr Akhavan et je suis ses travaux depuis plusieurs annĂ©es. Ce livre, sorte d’hybride entre les mĂ©moires de ce professeur de l’UniversitĂ©Â łÉČËVRĘÓƵ et un manifeste, est fascinant. La dĂ©marche du Pr Akhavan a changĂ© ma conception du monde et me force Ă ĂŞtre plus attentive Ă ce qui se passe ailleurs sur la planète. Lorsque je l’ai entendu lors des confĂ©rences Massey l’an dernier, j’ai tout de suite su que je devais lire son livre!
Je suis une vraie foodie et j’évite toujours – du moins j’essaie – la nourriture industrielle. Manger naturel et local, voilà ma devise. Après avoir lu ce livre, j’espère que j’arriverai à me défaire complètement des aliments transformés.
Paul François, professeur agrégé au Département de physique
Ce livre, qui a remporté le prix Goncourt en 2016, raconte l’histoire d’une nounou qui tue les enfants qu’elle garde. Bon, c’est un peu glauque, mais j’aimerais quand même bien lire cette œuvre de la littérature francophone moderne.
C’est un peu triste Ă dire, mais son dĂ©cès, en mai, m’a donnĂ© envie de relire cet auteur. Ma femme m’a offert l’œuvre de ±Ęłóľ±±ôľ±±čĚý¸é´ÇłŮłó publiĂ©e dans ł˘˛ąĚý±Ę±ôĂ©ľ±˛ą»ĺ±đ pour mon anniversaire, il y a six mois, oĂą on trouve ses textes de jeunesse, un peu moins connus. J’ai envie de butiner Ă gauche et Ă droite et d’en lire quelques-uns. J’ai dĂ©jĂ lu les principaux Ă©crits de ±Ęłóľ±±ôľ±±čĚý¸é´ÇłŮłó et, pourtant, j’ai encore du mal Ă dire pourquoi j’aime tant cet auteur. Je ne vais rien dire de transcendant, mais j’aime bien sa description de l’AmĂ©rique juive, newarkaise, son cĂ´tĂ© très humain, très nĂ©vrosĂ© aussi, parce que je pense que tous les professeurs sont un peu nĂ©vrosĂ©s (rires). J’aime bien The Human Stain, mais aussi The Plot Against America, oĂą il imagine que Charles Lindberg devient prĂ©sident. Je vais peut-ĂŞtre le feuilleter pour voir les parallèles qu’on peut y trouver avec l’AmĂ©rique de Trump.