Des neurones cultivés en laboratoire pourraient faire évoluer les traitements contre la maladie de Parkinson
Des scientifiques ont découvert un nouveau lien entre le système immunitaire et la maladie de Parkinson.
Une équipe du Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal), à l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ, a découvert que la réponse immunitaire était déterminante dans la formation, à l’intérieur des neurones, de dépôts de protéines toxiques appelés « corps de Lewy », qui favorisent l’apparition de cette maladie.
On savait déjà qu’il y avait une corrélation entre la maladie de Parkinson et des facteurs qui déclenchent le système immunitaire, comme l’inflammation chronique, l’exposition à des toxines et le stress prolongé. Mais cette découverte donne à penser que ces facteurs pourraient, en fait, entraîner l’apparition de la maladie.
« Les résultats de notre étude semblent indiquer que la maladie de Parkinson peut se manifester chez toute personne exposée à un certain environnement. Il ne serait donc pas nécessaire d’avoir une prédisposition génétique. Il s’agit d’une avancée importante dans notre compréhension des caractéristiques clés de la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurologiques », souligne Peter McPherson, professeur distingué James-³ÉÈËVRÊÓƵ de neurologie et neurochirurgie ainsi que d’anatomie et biologie cellulaire au Neuro, et auteur en chef de l’étude. Son équipe a travaillé en collaboration avec la Plateforme de découverte de médicaments en phase précoce du Neuro.
, publiée dans la revue Nature Neuroscience, ouvre la voie à de nouveaux traitements axés sur la maîtrise des réponses immunitaires, ajoute-t-il.
Un élément caractéristique de la maladie de Parkinson reproduit en laboratoire
Pour la première fois, des scientifiques ont recréé des corps de Lewy dans des neurones humains vivants issus de cellules souches. Ils ont observé la formation des dépôts de protéines en temps réel et déterminé les conditions nécessaires à cette formation : la présence d’une protéine appelée « α-synucléine » et d’une réponse immunitaire. Les corps de Lewy se sont formés uniquement dans les neurones dopaminergiques, soit ceux qu’affecte la maladie de Parkinson.
Auparavant, les corps de Lewy présents dans les neurones humains ne pouvaient être étudiés que dans des tissus provenant de cadavres, ce qui limitait les travaux des chercheurs et chercheuses.
³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a aussi révélé que les corps de Lewy comportaient des parties de cellules supplémentaires, et non seulement des protéines mal repliées, comme on le croyait auparavant. Maintenant que l’on comprend mieux la composition des corps de Lewy et qu’il est possible d’étudier leur formation en temps réel, les concepteurs de médicaments pourront peut-être mieux cibler les traitements visant à ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson, affection incurable dont sont atteintes plus de 100 000 personnes au Canada.
Des données probantes sur l’importance du système immunitaire
« Les résultats viennent appuyer les recherches antérieures indiquant que la réponse immunitaire joue un rôle important dans l’apparition de la maladie de Parkinson, souligne Armin Bayati, doctorant au laboratoire du Pr McPherson et auteur principal de l’étude. Il faudra mener d’autres études pour mieux comprendre comment l’inflammation causée par un système immunitaire surexcité entraîne la formation de corps de Lewy en présence de la protéine α-synucléine. »
Cette recherche a été financée par le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, le programme Un cerveau sain pour une vie saine, les Instituts de recherche en santé du Canada et le Fonds de recherche du Québec – Santé.
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L’article « », par Peter McPherson, Armin Bayati et coll., a été publié dans la revue Nature Neuroscience.