Experte : Le pape François renouvelle ses excuses aux victimes et aux survivants des pensionnats
Le pape François a de nouveau demandé pardon aux peuples autochtones « pour les crimes commis par de nombreux chrétiens envers eux » et a reconnu que ces excuses constituaient la première étape d'un long processus de réconciliation. Il s’agissait de ses premières paroles publiques au Canada, adressées aux milliers de personnes, surtout des survivants des pensionnats et leurs familles, rassemblées à Maskwacis, une communauté crie de l’Alberta. ()Ìý
Voici une experte de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ qui peut s’exprimer à ce sujet :Â
Cindy Blackstock, professeure titulaire, École de travail socialÂ
« Le pape a présenté ses excuses pour le rôle de l'Église catholique dans les pensionnats. Ces excuses ont été significatives pour certains survivants des pensionnats, et je suis reconnaissant qu'elles leur aient apporté un certain réconfort. Cependant, lorsque des victimes doivent se rendre à Rome pour demander des excuses, un examen plus approfondi est nécessaire pour s'assurer que ces excuses rendent justice aux victimes et ne sont pas simplement une décharge de responsabilité pro forma pour le délinquant. Les excuses du pape ont commencé par reconnaître le gouverneur général et le premier ministre (deux fonctions issues du colonialisme) avant de mentionner les survivants des pensionnats et les enfants décédés auxquels ces excuses s'adressent à juste titre. Le pape a parlé de l'avenir, mais il a à peine mentionné la responsabilité et l'action. Ses excuses étaient parsemées de demandes à Dieu de pardonner à l'Église. Les enfants des Premières nations, métis et inuits qui ont fréquenté les pensionnats et ont si profondément souffert, ainsi que ceux qui y sont morts, méritent [...] davantage ».Â
sur ses réseaux sociaux.Â
Cindy Blackstock est professeure titulaire à l'École de travail social et directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada. Membre de la Première nation Gitksan, elle possède plus de 25 ans d'expérience en travail social dans le domaine de la protection de l'enfance et des droits des enfants autochtones. Ses intérêts de recherche comprennent la théorie autochtone ainsi que l'identification et la correction des inégalités structurelles affectant les enfants, les jeunes et les familles des Premières nations.Â
cindy.blackstock [at] mcgill.ca (anglais)Ìý
(elle), candidate au doctorat, Département d’études intégrées en science de l’éducationÂ
« La visite du pape a relancé le dialogue national sur l'histoire déplorable des pensionnats indiens, suscitant une réaction émotionnelle complexe chez les survivants autochtones, leurs familles et leurs communautés. Les histoires ont du pouvoir. Ces événements offrent une occasion unique de passer des excuses et de la guérison à la responsabilité et à la justice pour les transgressions de l'Église envers les peuples autochtones. Il est temps de reconnaître l'héritage et les effets durables des traumatismes résultant d'institutions telles que les pensionnats indiens et les externats indiens ». Â
Wahéhshon est membre traditionnelle du clan du loup de la nation Kanien'kehá:ka (mohawk) à Kahnawà :ke et candidate au doctorat au Département d’études intégrées en science de l’éducation. Sa recherche doctorale porte sur les systèmes et institutions éducatifs autochtones historiques et contemporains, et plus particulièrement sur les expériences vécues dans les Indian Day Schools. Celle-ci est elle-même est descendante de survivants des pensionnats indiens et des externats indiens. Â
wahehshon.whitebean [at] mail.mcgill.ca,ÌýWahehson [at] outlook.com (anglais)Ìý