Un pas de plus vers l’utilisation de l’eau de mer comme source d’énergie zéro carbone
Des chercheurs de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ ont élaboré une technique qui pourrait servir à la production de membranes robustes de haute performance capables d’exploiter une source d’énergie renouvelable abondante.
L’énergie bleue, ou énergie osmotique, est produite naturellement lorsque deux solutions de salinité différente se mélangent – phénomène observable en d’innombrables endroits partout dans le monde, là où l’eau douce et l’eau salée se rencontrent.
Pour capter l’énergie bleue, on utilise des membranes semi-perméables qui ne laissent passer qu’un seul élément d’une solution saline : soit les molécules d’eau, soit les ions de sel dissous.
Une question de taille
Jusqu’à présent, les grands projets de production d’énergie bleue, tels que la centrale de Statkraft, en Norvège, se heurtent à la faible efficacité des membranes. En laboratoire, des chercheurs ont créé des membranes à partir de nanomatériaux exotiques très prometteurs du point de vue de la quantité d’énergie qu’ils peuvent récupérer par rapport à leur taille. Toutefois, la transformation de ces matériaux extrêmement minces en composants suffisamment grands et résistants pour une utilisation en situation réelle représente un défi de taille.
Une équipe de physiciens de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ a récemment publié, dans Nano Letters, les résultats de travaux portant sur une technique qui pourrait ouvrir la voie vers une solution à ce problème.
« Nous avons cherché à remédier au problème de fragilité mécanique tout en exploitant la sélectivité exceptionnelle de nanomatériaux en deux dimensions. Nous avons donc fabriqué une membrane hybride composée de monocouches de nitrure de bore hexagonal soutenues par des membranes de nitrure de silicium », explique , auteure principale et chercheuse postdoctorale au Département de physique de ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Un outil mis au point à ³ÉÈËVRÊÓƵ fait avancer la recherche
Pour obtenir la perméabilité sélective voulue, Khadija Yazda et ses collègues ont utilisé une technique de claquage contrôlé mise au point à ³ÉÈËVRÊÓƵ, appelée tip-controlled local breakdown (TCLB)[ED1] , pour « percer » une multitude de trous microscopiques, ou nanopores, dans leur membrane. Au cours de précédentes recherches sur des prototypes expérimentaux comportant un seul nanopore, l’équipe de ³ÉÈËVRÊÓƵ a réussi à tirer parti de la vitesse et de la précision de la technique TCLB pour préparer et étudier des membranes dotées de multiples nanopores organisés en configurations diverses (taille, nombre et espacement des pores).
« Nos expériences sur les interactions pore-pore dans des matrices nanoporeuses montrent qu’on obtient les résultats optimaux de sélectivité et de densité de puissance globale de la membrane avec un espacement des pores qui crée un équilibre entre la nécessité d’avoir une grande densité de pores et celle de conserver une grande surface chargée (≥ 500 nm) autour de chaque pore », ajoute Khadija Yazda.
Les chercheurs, qui ont réussi à créer une matrice de 20 pores sur 20 pores sur une membrane de 40 µm², disent que la technique TCLB pourrait être utilisée pour produire des matrices beaucoup plus grandes.
« Naturellement, nous tenterons maintenant de pousser plus loin nos recherches afin que cette méthode puisse être utilisée dans des centrales de grande taille, mais aussi dans des microgénérateurs et des nanogénérateurs », affirme l’auteure.
³¢'é³Ù³Ü»å±ð L’article « », par Khadija Yazda et coll., a été publié dans Nano Letters. DOI : Cette étude a été financée par le Fonds des idées du Pôle des systèmes de développement durable de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Programme de subventions à la découverte et le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies. |
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³§´Ç²ÔÌý ne date pas d’hier : il remonte à des dizaines d’années et se déploie à l’échelle tant locale que planétaire. Comme en témoignent les énoncés de durabilité qu’elle a signés, l’Université souhaite contribuer à façonner un avenir où l’être humain pourra s’épanouir dans le respect de la planète.