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Summary: Report 4

Inuit Concepts of Mental Health and Illness

L. J. Kirmayer, C. Fletcher, E. Corin and L. Boothroyd

(See French version below)

Summary

The concepts of mental health and illness of the Inuit of Nunavik (Northern Québec) were studied through ethnographic interviews, participant observation and a questionnaire survey. The aim was to document Inuit knowledge and practices in order to inform mental health workers and planners working in Nunavik of the range of different perspectives and identified needs. The research involved the participation of the community in the selection of survey sites and the identification of appropriate problems for study. Three communities differing in their existing resources and average level of acculturation were studied.

Three types of research interview were conducted, corresponding to distinct parts of the project: (1) problem identification interviews with Inuit health care and community workers identified the range of problems in the community and the usual terminology used to describe them, resulting in a list of specific registers of potentially problematic behavior; (2) problem register interviews with key informants from the community identified the perceived prevalence of problems in the community and the typical signs and symptoms associated with each type of behavior or problem; (3) case history interviews with key informants reconstructed detailed accounts of cases with which they were personally familiar.

Major findings of the study include:

  • There is no general term for mental health or illness in Inuktitut. When pressed, informants either used an English term ('mental health problem') or offered two terms with different connotations: Isumaluttuq and Isumaqanngituq. Isumaluttuq implies thinking too much while Isumaqanngituq means 'having no mind' or not thinking at all.

  • According to informants, the most prevalent mental health problems were alcohol and drug abuse, family violence and abuse, and suicidal behavior.

  • Most people were not very familiar with mental health problems. Although many had heard of demon possession, only a small number of cases were actually described.

  • Although some people who completed suicide were described as withdrawn, isolated, depressed, having heavy thoughts, low self-esteem or hating themselves prior to their suicide, in many cases their suicide came as a complete surprise even to close friends and relatives.

  • Inuit recognized four broad types of causes of mental health problems: (1) physical and environmental; (2) psychological or emotional; (3) demon or spirit possession; and, (4) culture change and social disadvantage. In many cases, multiple causes were offered for the same problem.

  • The presence of hallucinations or bizarre behavior prompted people to think of mental illness or demon possession.

  • Violence, drug abuse and suicide were all commonly attributed to abuse and neglect in childhood or to ongoing family violence.

  • Inuit tended to label behaviors or states of mind rather than individuals. This left open the possibility that someone who had an affliction or troublesome behavior could change and improve.

  • People tended to be very tolerant of others' unusual behavior. This may improve the integration and prognosis for people with psychiatric disorders. It may also, however, delay the recognition of depression, psychosis and suicidality.

  • Talking with others was widely recognized as a good way to prevent and/or resolve mental health problems.

  • Religious exorcism was viewed as an appropriate treatment in cases of demon possession by people who believed this was a cause of unusual behavior or illness.

From the interviews and survey, a model of indigenous concepts of and attitudes toward mental health and illness was developed. An Inuktitut/English lexicon of mental health related terms was also prepared. The model and lexicon can be used in future research on the prevalence, causes and consequences of specific social and psychiatric problems.

The research also has more immediate implications for the design and delivery of mental health care among the Inuit, including community education programs to improve the recognition, treatment and rehabilitation of people with major psychiatric disorders and community and professional interventions for people facing life crises.

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Les concepts de santé mentale et de maladie chez les Inuits de Nunavik (au nord du Québec) ont été étudiés à l'aide d'entrevues ethnographiques, d'observation par des participants et d'une enquête par questionnaire. La recherche impliquait la participation de la communauté dans la sélection des sites de l'enquête et dans l'identification de problèmes appropriés pour l'étude. Trois communautés se distinguant par leurs ressources et leur niveau d'acculturation ont été étudiées.

Trois types d'entrevues ont été faits, correspondant à des sections distinctes du projet: (1) des entrevues d'identification de problèmes auprès d'Inuits, préposés aux soins de santé et individus travaillant pour la communauté, ont identifié l'étendue des problèmes dans la communauté et la terminologie habituelle employée pour décrire ceux-ci. Il en a résulté des registres spécifiques de comportements problématiques; (2) des entrevues d'enregistrement de problèmes auprès d'informateurs-clés provenant de la communauté ont identifié la perception par rapport à la prévalence des problèmes dans la communauté et les signes typiques associés à chacun des comportements ou problèmes; (3) des entrevues d'histoire de cas auprès d'informateurs-clés ont permis de recréer les récits détaillés avec lesquels ils étaient familiers.

Les résultats principaux de cette étude incluent:

  • Il n'y a pas de terme général afin de décrire la santé ou la maladie mentale en Inuktitut. Forcés, les informateurs utilisent soit un terme anglophone ('mental health problem') soit deux termes ayant des connotations différentes: Isumaluttuq et Isumaqanngituq.Isumaluttuq implique le fait de trop penser tandis que Isumaqanngituq voulait dire 'having no mind ' ou le fait de ne pas penser du tout.

  • Selon les informateurs, les problèmes de santé mentale les plus fréquents étaient l'abus d'alcool et de drogues, la violence familiale, une famille abusive et les comportements suicidaires.

  • La plupart des gens n'étaient pas familiers avec les problèmes de santé mentale. Bien que plusieurs aient entendu parlé de possession démoniaque, seul un petit nombre de cas a été décrit.

  • Malgré le fait que certaines personnes s'étant suicidées étaient décrites comme retirées, isolées, dépressives ainsi qu'ayant des idées lourdes, une estime de soi basse et haïssant leur propre personne et ce, juste avant leur suicide, dans plusieurs cas leur suicide était tout à fait inattendu même pour les amis-es proches ou la famille.

  • Les Inuits reconnaissent 4 grands types de causes des problèmes de santé mentale: (1) les causes physiques et environnementales; (2) les causes psychologiques et émotionnelles; (3) le fait d'être possédé par un démon ou par un esprit; (4) les changements d'ordre culturel et les désavantages sociaux. Dans de nombreux cas, de multiple causes étaient offertes pour le même problème.

  • La présence d'hallucinations ou de comportements bizarres étaient associés à la maladie mentale ou à la possession démoniaque.

  • La violence, l'abus de drogues et le suicide étaient tous fréquemment attribués au fait d'avoir été victime d'abus et de négligence étant enfant ou à de la violence familiale perpétuelle.

  • Les Inuits avaient tendance à étiqueter les comportements ou les états mentaux plutôt que les individus. Ceci rendait possible le fait qu'un individu atteint d'une maladie ou d'un trouble de comportement puisse changer et s'améliorer.

  • Les gens avaient tendance à être très tolérants face aux comportements inhabituels des autres. Ceci pourrait bien améliorer l'intégration et le pronostique des individus atteints de troubles psychiatriques. Par contre, ceci pourrait également retarder l'identification des problèmes de dépression, de psychoses et de tendances suicidaires.

  • La fait de parler avec les autres était largement reconnu comme un bon moyen afin de prévenir et/ou de résoudre les problèmes de santé mentale.

  • L'exorcisme religieux était perçu comme un traitement approprié dans le cas où les gens possédés par le démon étaient des gens qui croyaient que ceci était une cause possible du comportement inhabituel ou de la maladie.

A l'aide des entrevues et de l'enquête, nous avons développé un modèle de concepts indigènes d'attitudes envers la santé et la maladie mentale. Un lexique inuktitut/anglais de termes reliés à la santé mentale a également été préparé. Ce modèle ainsi que ce lexique pourra être utilisé dans des recherches ultérieures sur la prévalence, les causes et les conséquences de problèmes sociaux et psychiatriques spécifiques.

Cette recherche possède également des conséquences immédiates sur la façon de développer et d'administrer les soins de santé mentale à la population Inuite, incluant des programmes communautaires d'éducation ayant pour but d'améliorer l'identification, le traitement et la réhabilitation des individus atteints de troubles psychiatriques majeurs ainsi que des interventions auprès de la communauté et des professionnels afin d'aider les gens faisant face à des crises au cours de leur vie.

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