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15 minutes d’exercice favorisent l’acquisition d’habiletés motrices

L’exercice accroît la connectivité et l’efficience cérébrales
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 9 July 2018

Si vous voulez apprendre Ă  marcher sur un fil de fer, prĂ©voyez un petit jogging après chaque sĂ©ance d’apprentissage. Pourquoi? Parce qu’une rĂ©cente Ă©tude publiĂ©e dans la revue rĂ©vèle que la pratique d’exercices physiques immĂ©diatement après une sĂ©ance d’apprentissage d’une habiletĂ© motrice amĂ©liore la rĂ©tention de cette dernière Ă  long terme. Il s’agit de la première Ă©tude Ă  dĂ©montrer qu’une seule sĂ©ance d’exercice cardiovasculaire de 15Ěýminutes accroĂ®t la connectivitĂ© et l’efficience cĂ©rĂ©brales. Cette dĂ©couverte pourrait, en principe, accĂ©lĂ©rer la rĂ©cupĂ©ration des habiletĂ©s motrices chez les victimes d’AVC ou chez les personnes ayant des problèmes de mobilitĂ© après un accident.

Lors de travaux prĂ©cĂ©dents, MarcĚýRoig, auteur en chef de l’étude, avait dĂ©montrĂ© que l’exercice aide Ă  consolider la mĂ©moire musculaire ou motrice. Dans le cadre de la prĂ©sente Ă©tude, il s’est employĂ©, en compagnie de chercheurs de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ, Ă  dĂ©couvrir pourquoi l’activitĂ© physique exerce un tel effet. Que se passe-t-il exactement dans le cerveau lors d’interactions entre l’esprit et les muscles? Qu’est-ce qui permet au corps de garder en mĂ©moire les habiletĂ©s motrices?

Un jeu vidéo plutôt musclé

Pour le savoir, les chercheurs ont demandĂ© aux participants d’effectuer deux tâches. La première, appelĂ©e «Ěýtest du pincementĚý», s’apparente quelque peu Ă  un jeu vidĂ©o faisant appel Ă  la force musculaire. Elle consiste Ă  saisir un objet semblable Ă  une manette de jeu vidĂ©o (appelĂ© «ĚýdynamomètreĚý») et Ă  appliquer divers degrĂ©s de force pour dĂ©placer un curseur vers le haut ou le bas afin de relier des rectangles rouges le plus rapidement possible sur un Ă©cran d’ordinateur. Les chercheurs ont choisi cette tâche, car elle fait intervenir l’apprentissage moteur puisque les sujets doivent moduler la force avec laquelle ils manipulent le dynamomètre pour dĂ©placer le curseur sur l’écran. Cette tâche Ă©tait suivie d’une pĂ©riode d’exercice ou de repos de 15Ěýminutes.

On a ensuite demandĂ© aux participants d’effectuer une version abrĂ©gĂ©e de cette tâche, appelĂ©e «Ěýtest de prĂ©hensionĚý», Ă  intervalles de 30, de 60 et de 90Ěýminutes, après la pĂ©riode d’exercice ou de repos, pendant que les chercheurs Ă©valuaient l’intensitĂ© de leur activitĂ© cĂ©rĂ©brale. Pour effectuer cette tâche, les participants devaient simplement saisir le dynamomètre de façon rĂ©pĂ©tĂ©e pendant quelques secondes en appliquant le degrĂ© de force qu’ils avaient utilisĂ© pour atteindre certains rectangles cibles lors de la tâche prĂ©cĂ©dente. Enfin, au cours de la dernière phase de l’étude, les participants des deux groupes devaient rĂ©pĂ©ter le «Ěýtest du pincementĚý» huit, puis 24Ěýheures après l’avoir effectuĂ© pour la première fois afin de permettre aux chercheurs de mesurer et de comparer l’activitĂ© et la connectivitĂ© cĂ©rĂ©brales une fois les souvenirs moteurs consolidĂ©s.

Une activité cérébrale plus efficiente

Les chercheurs ont dĂ©couvert que les participants qui avaient fait de l’exercice Ă©taient systĂ©matiquement capables de rĂ©pĂ©ter le «Ěýtest du pincementĚý»Ěý– pendant lequel diffĂ©rentes rĂ©gions du cerveau communiquent entre elles – plus efficacement et moyennant une activitĂ© cĂ©rĂ©brale moindre que les participants qui n’avaient pas fait d’exercice. Fait plus important encore, l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale moins intense chez les participants ayant fait de l’exercice Ă©tait en corrĂ©lation avec une meilleure rĂ©tention de l’habiletĂ© motrice 24Ěýheures après la sĂ©ance d’apprentissage. Ces rĂ©sultats donnent Ă  penser que la pratique d’une activitĂ© physique intense, mĂŞme si elle est de courte durĂ©e, peut induire un Ă©tat cĂ©rĂ©bral optimal pendant la phase de consolidation des souvenirs moteurs favorisant la rĂ©tention des habiletĂ©s motrices.

Un examen attentif a permis aux chercheurs de découvrir que l’activité cérébrale des participants était moins intense après l’exercice physique, vraisemblablement parce que les connexions neuronales entre les hémisphères cérébraux et au sein de ces derniers avaient gagné en efficience.

«ĚýComme les neurones Ă©taient beaucoup moins activĂ©s dans le cerveau des sujets qui avaient pratiquĂ© une activitĂ© physique, les ressources neuronales pouvaient alors ĂŞtre mises Ă  profit pour l’exĂ©cution d’autres tâchesĚý», explique FabienĚýDalĚýMaso, le premier auteur de l’étude. Dr. Marie-Helene Boudrias , une desĚýco-auteures principale rajoute, «ĚýL’exercice physique peut contribuer Ă  libĂ©rer une partie de votre cerveau pour vous permettre de faire autre chose.Ěý»

L’importance du sommeil

Les chercheurs ont Ă©tĂ© particulièrement intriguĂ©s de constater le peu de diffĂ©rence entre les groupes lors du test de rĂ©tention rĂ©alisĂ© huit heures après la sĂ©ance d’apprentissage de l’habiletĂ© motrice. En fait, après huit heures, les participants des deux groupes Ă©taient moins susceptibles de retenir les habiletĂ©s nouvellement acquises qu’ils ne l’étaient après 24Ěýheures, alors que les diffĂ©rences entre les groupes Ă©taient de nouveau apparentes.

«ĚýCes rĂ©sultats nous portent Ă  croire que le sommeil peut interagir avec l’exercice pour optimiser la consolidation des souvenirs moteurs. C’est ce que nos prochains travaux tenteront de dĂ©montrerĚý», affirme MarcĚýRoig, un des co-auteurs principale. «ĚýC’est passionnant de travailler dans ce domaine en ce moment, car nous avons encore beaucoup Ă  apprendre, et la recherche permet d’ouvrir la voie Ă  des interventions mĂ©dicales qui peuvent littĂ©ralement changer la vie des gens.Ěý»

Pour en savoir davantage, consultez l’article «ĚýAcute cardiovascular exercise promotes functional changes in cortico-motor networks during the early stages of motor memory consolidationĚý», par FabienĚýDalĚýMaso etĚýcoll., publiĂ© dans la revue NeuroImage, Ă  l’adresse suivanteĚý: .

Cette étude a été financée par le Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain, la Fondation canadienne pour l’innovation et le Réseau de bio-imagerie du Québec.

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