Conférence commémorative Wallenberg 2004
Saad Eddin Ibrahim, président du conseil du Centre Ibn Khaldun d'études pour le développement, Le Caire
« The Challenges for Islam and Human Rights »
Lundi 2 février 2004
17 h 30
Salle du tribunal-école de la faculté de droit de McGIll
3644, rue Peel
Entrée libre et gratuite
Avec le soutien de la Faculté de droit de l'Université, InterAmicus, RSL Trustees et le groupe de travail sur le droit des droits de la personne.
Avis aux journalistes
L'honorable Irwin Cotler, ministre de la Justice du Canada, présentera M. Saad Eddin Ibrahim à la presse. Ce dernier prononcera la conférence commémorative Wallenberg 2004 et recevra le Prix Robert Litvack*. Les journalistes sont donc conviés à une :
Conférence de presse
à 10 h 00Mardi 2 février 2004
Foyer de la Faculté de droit
3644, rue Peel
sur Saad Eddin Ibrahim
Professeur de sociologie à l'Université américaine du Caire et président du conseil du Centre Ibn Khaldun d'études pour le développement (CIED), Saad Eddin Ibrahim et 27 de ses collègues ont été arrêtés la première fois le 30 juin 2000. Le Centre Ibn Khaldun est un organisme de recherche non gouvernemental qui s'intéresse au développement sous l'angle de la démocratisation et du renforcement de la société civile.
Lors du premier procès intenté contre Saad Eddin Ibrahim, la haute cour de sûreté de l'État avait retenu trois charges contre lui : avoir perçu un financement non autorisé, avoir divulgué de fausses nouvelles à l'étranger, et s'être approprié des fonds par des moyens frauduleux. Les accusations avaient un rapport direct avec le déploiement de projets de surveillance des élections et d'éducation des électeurs, subventionnés par le Programme MEDA-Démocratie de l'Union européenne.
M. Ibrahim a été condamné à sept ans d'emprisonnement le 21 mai 2001 et ses collègues à des peines de prison allant de 1 à 5 ans. Outre Saad Eddin Ibrahim, Nadia 'Abd al-Nur, Magda Al Bey, Mohammed Hassanein, Khaled al-Fayad et Ussama Hisham Ali ont aussi été incarcérés. Marwa Gouda a été jugée et condamnée par contumace. (Voir les notes biographiques correspondantes)
Après plus de 300 jours d'incarcération, Saad Eddin Ibrahim et cinq autres membres du Centre Ibn Khaldoun ont été libérés par la Cour d'Appel d'Égypte. Cette Cour a en effet décidé, le 6 février 2002, qu'un nouveau procès était nécessaire car les inculpés avaient été condamnés à l'issue d'un procès qui n'avait pas été mené correctement.
Le 4 février 2003, la Cour de cassation d'Égypte a jugé en dernière instance Saad Eddin Ibrahim et quatre membres du Centre Ibn Khaldun. Cette cour avait par deux fois annulé les verdicts à caractère politique prononcés par la Cour de sûreté de l'État. Après sept heures de témoignages, la cour a ajourné ses travaux et rendu le 18 mars un verdict de non culpabilité pour toutes les charges retenues contre Saad et ses collègues du Centre Ibn Khaldun. (Magda Al Bey avait été condamnée à six mois d'emprisonnement avec sursis pour falsification de documents). De toute évidence, l'arrestation des membres du Centre, leur traduction en justice et leur condamnation étaient destinées à bâillonner les groupes de défense des droits de la personne en Égypte et à saper le développement de la société civile. Le verdict de la Cour de cassation constitue une victoire importante pour la primauté du droit et la protection des droits de la personne en Égypte.
Cette affaire est importante car elle est symptomatique des problèmes liés à la démocratisation en Égypte. Les persécutions incessantes dont Saad Eddin Ibrahim et ses collègues du Centre Ibn Khaldun ont été victimes sont une agression directe contre la jeune société civile dans ce pays et ont profondément ébranlé les groupes de défenses des droits de la personne, les syndicats et les autres ONG. Si le régime peut s'en prendre comme il l'a fait à Saad Eddin Ibrahim (en toute impunité), alors il peut s'en prendre à n'importe qui.
Pour une de presse complète sur cette affaire, sur les réactions des organismes de défense des droits de la personne et des organes gouvernementaux, ainsi que pour connaître les déclarations des principaux intéressés, prière de consulter et .
* Le Prix Souvenir Robert S. Litvack - Créé en 1987 par l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ à la mémoire de Robert S. Litvack, un avocat de Montréal qui lutta pour la reconnaissance des droits des autochtones et pour la protection des langues officielles, ce prix est décerné à une personne qui a contribué à la défense de l'individu contre les abus de droit.