Experts : Tensions accrues entre le Canada et l'Inde
Le Canada a mis à jour ses conseils de voyage à l'intention de ses ressortissants en Inde, alors que la tension monte entre les deux pays à la suite du meurtre du leader sikh canadien Hardeep Singh Nijjar en Colombie-Britannique. Dans une récente mise à jour, le gouvernement canadien a mis en garde contre le risque de manifestations et de « sentiments négatifs » à l'égard du Canada à la suite d'allégations selon lesquelles des agents du gouvernement indien pourraient être liés à l'assassinat de Nijjar. ()
Voici des expertes de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ qui peuvent s’exprimer à ce sujet :
, étudiante au doctorat, Département de science politique
« À la suite de l'assassinat de Hardeep Singh Nijjar, le gouvernement indien n'a pas encore confirmé son implication dans cette affaire. Les services de renseignement occidentaux ont confirmé que les renseignements du Groupe des cinq ont conduit à la déclaration du Premier ministre Trudeau devant le Parlement, et que d'autres menaces ont été proférées à l'encontre de militants sikhs américains. Le débat s'est intentionnellement orienté vers le Khalistan et l'assimilation du mouvement au terrorisme. Alors que les tensions restent vives, les Canadiens sikhs et hindous sont pris entre deux feux, les deux communautés faisant l'objet de discriminations à un moment où elles devraient être solidaires ».
Rupinder Liddar est étudiante en doctorat au Département de science politique. Elle est affiliée au Centre pour l'étude de la citoyenneté démocratique et chercheuse pour le projet de désinformation électorale canadienne. Ses intérêts de recherche portent sur la politique canadienne et comparative, avec un accent particulier sur le comportement politique des Canadiens d'origine sikhe.
rupinder.liddar [at] mail.mcgill.ca (anglais)
Frédéric Mégret, professeur titulaire, Faculté de droit
« La crise actuelle entre le Canada et l'Inde met en lumière la vulnérabilité et la force des diasporas. Qu'il s'agisse d'ingérence dans les affaires intérieures du Canada, de répression ou de surveillance transnationale de groupes politiques, ou de l'importance des envois de fonds, les communautés de la diaspora opèrent dans l'espace fragile entre les deux pays. En tant que telles, elles soulèvent des questions de souveraineté, de droits de la personne et de démocratie ».
Frédéric Mégret est professeur titulaire à la Faculté de de droit et titulaire d’une Chaire William Dawson. Il est également co-directeur du Centre sur les droits de la personne et le pluralisme juridique. Il cherche notamment à développer des théories sur la nature et l’histoire de la justice pénale internationale.
frederic.megret [at] mcgill.ca (anglais, français)