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La ±čłó´ÇłŮ´Ç˛ő˛â˛ÔłŮłóè˛ő±đ chez les plantes date de 1,25 milliard d’annĂ©es

Le « milliard d’années ennuyeux » était peut-être plus fascinant qu’on le croyait
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 19 December 2017

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Selon une nouvelle analyse effectuĂ©e par des spĂ©cialistes des sciences de la Terre de l’UniversitĂ©ĚýłÉČËVRĘÓƵ, les plus anciennes algues fossilisĂ©es au monde dateraient d’un milliard d’annĂ©es. S’inspirant des donnĂ©es ainsi colligĂ©es, les chercheurs sont d’avis que les fondements de la ±čłó´ÇłŮ´Ç˛ő˛â˛ÔłŮłóè˛ő±đ observĂ©s aujourd’hui chez les plantes ont Ă©tĂ© Ă©tablis il y a 1,25Ěýmilliard d’annĂ©es.

, l’étude pourrait contribuer Ă  la rĂ©solution d’un mystère de longue date au sujet de l’âge des algues fossilisĂ©es (Bangiomorpha pubescens) dĂ©couvertes dans des roches de l’Arctique canadien au cours des annĂ©es 1990. On croit que cet organisme microscopique serait le plus vieil ancĂŞtre direct connu des plantes et des animaux modernes, mais dont l’âge estimĂ© n’était que très approximatif, soit entre 720Ěýmillions et 1,2Ěýmilliard d’annĂ©es.

Cette nouvelle dĂ©couverte s’ajoute aux rĂ©centes donnĂ©es qui semblent indiquer que le milliard d’annĂ©es ennuyeux, une vaste pĂ©riode de l’histoire de la Terre, Ă©tait peut-ĂŞtre plus fascinant qu’on le croyait, après tout. Il y a environ de 1,8ĚýĂ  0,8Ěýmilliard d’annĂ©es, les archĂ©es, les bactĂ©ries et les quelques organismes complexes aujourd’hui disparus qui peuplaient les ocĂ©ans de la planète Ă©taient soumis Ă  bien peu de changements biologiques ou environnementaux… c’est du moins ce que l’on croyait. En fait, c’est possiblement durant cette ère que se serait amorcĂ©e la prolifĂ©ration de formes de vie plus complexes, qui a culminĂ© il y a 541Ěýmillions d’annĂ©es, au cours de l’explosion cambrienne.

« Un nombre grandissant d’indices nous laissent supposer que la biosphère et l’environnement de la Terre durant cette dernière portion du milliard d’annĂ©es ennuyeux pourraient avoir Ă©tĂ© plus dynamiques que ce qu’on croyait jusqu’ici », mentionne TimothyĚýGibson, doctorant de łÉČËVRĘÓƵ et auteur principal de ce nouvel article.

Établir l’âge des fossiles avec précision

En vue d’établir l’âge des fossiles avec prĂ©cision, les chercheurs ont installĂ© un campement dans la rĂ©gion accidentĂ©e de la lointaine Ă®le de Baffin, Ă  l’endroit oĂą les fossiles de Bangiomorpha pubescens ont Ă©tĂ© dĂ©couverts. En dĂ©pit de quelques blizzards d’étĂ© et de vents qui allaient jusqu’à faire virevolter leurs tentes, ils sont parvenus Ă  recueillir des Ă©chantillons de schiste noir Ă  partir de couches rocheuses qui emprisonnaient la roche contenant les fossiles de cette algue. Puis, Ă  l’aide d’une mĂ©thode de datation par le rhĂ©nium-osmium (ou Re-Os), qui, depuis quelques annĂ©es, est de plus en plus appliquĂ©e aux roches sĂ©dimentaires, ils ont Ă©tabli que les roches dataient de 1,047Ěýmilliard d’annĂ©es.

« Elles seraient donc 150Ěýmillions d’annĂ©es moins âgĂ©es que ce que les estimations gĂ©nĂ©ralement admises indiquent, ce qui vient confirmer que la dĂ©couverte de ce fossile est extraordinaire », affirme , auteur principal de l’étude et professeur agrĂ©gĂ© au DĂ©partement des sciences de la Terre et des planètes de l’UniversitĂ©ĚýłÉČËVRĘÓƵ. « Les scientifiques seront ainsi en mesure d’évaluer avec plus de prĂ©cision l’évolution des premières formes d’eucaryotes», des organismes cellulaires propres aux vĂ©gĂ©taux et aux animaux.ĚýĚý

Étant donnĂ© que Bangiomorpha pubescens est pratiquement identique Ă  l’algue rouge moderne, des scientifiques avaient prĂ©cĂ©demment conclu que l’algue ancienne, Ă  l’instar des plantes vertes, utilisait les rayons du soleil pour synthĂ©tiser les nutriments contenus dans le dioxyde de carbone et dans l’eau. Ils avaient Ă©galement Ă©tabli que le chloroplaste, la structure des cellules vĂ©gĂ©tales oĂą se produit la ±čłó´ÇłŮ´Ç˛ő˛â˛ÔłŮłóè˛ő±đ, a Ă©tĂ© formĂ© il y a très longtemps, lorsqu’un eucaryote a engouffrĂ© une simple bactĂ©rie photosynthĂ©tique. L’eucaryote est ensuite parvenu Ă  transmettre l’ADN de cette cellule Ă  sa propre descendance, dont les plantes et les arbres qui produisent la majeure partie de la biomasse mondiale d’aujourd’hui.

Origine du chloroplaste

Après avoir estimĂ© l’âge des fossiles Ă  1,047Ěýmilliard d’annĂ©es, les chercheurs ont saisi ce nombre dans une «Ěýhorloge molĂ©culaireĚý», un modèle informatisĂ© permettant de sĂ©quencer les Ă©vĂ©nements Ă©volutifs selon la frĂ©quence des mutations gĂ©nĂ©tiques. Ils sont arrivĂ©s Ă  la conclusion que le chloroplaste a Ă©tĂ© intĂ©grĂ© aux eucaryotes il y a environ 1,25Ěýmilliard d’annĂ©es.

«ĚýNous prĂ©voyons et espĂ©rons que d’autres scientifiques insĂ©reront l’âge de l’algue Bangiomorpha pubescens dans leurs propres horloges molĂ©culaires, afin de sĂ©quencer d’autres Ă©vĂ©nements importants de l’évolution et ainsi mettre Ă  l’épreuve nos rĂ©sultatsĚý», ajoute M.ĚýGibson. «ĚýSi d’autres chercheurs envisagent un meilleur moyen d’établir le moment oĂą est apparu le chloroplaste, la communautĂ© scientifique dĂ©cidera quelle estimation est la plus rĂ©aliste et trouvera de nouvelles façons de la vĂ©rifier.Ěý»

Des scientifiques du Lawrence Berkeley National Laboratory, de l’Institut de technologie de la Californie, de l’Université de l’Alberta et de la Commission géologique du Canada ont également contribué à cette étude.

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Cette étude a été financée par l’Institut Agouron, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Programme du plateau continental polaire, l’Association géologique du Canada et la Geological Society of America.
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L’article Precise age of Bangiomorpha pubescens dates the origin of eukaryotic photosynthesis, par TimothyĚýM.ĚýGibson et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue Geology le 8ĚýdĂ©cembreĚý2017.

PHOTOĚý: La formation rocheuse Angmaat surplombant le dĂ©troit de Tremblay, sur l’île de Baffin. Des fossiles de l’algue Bangiomorpha pubescens se trouvent dans cette unitĂ© lithostratigraphique de quelque 500Ěýmètres d’épaisseur. SourceĚý:ĚýTimothy Gibson

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