La politique québécoise en matière d'immigration et de langue sous le microscope
Malgré les progrès récemment observés, la langue officielle du Québec doit encore être soutenue, surtout chez les nouveaux immigrants qui ne sont pas d'origine francophone, selon James Archibald, analyste de la politique linguistique. À titre de directeur du Certificat en traduction au Centre d'éducation permanente de l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ, James Archibald* étudie les tendances récentes en matière d'intégration et de francisation depuis les 15 dernières années.
Le 10 février, M. Archibald formulera plusieurs recommandations sur les mesures que le gouvernement du Québec pourrait adopter pour protéger et promouvoir davantage le Français devant la Commission de la Culture, à l'Assemblée Nationale du Québec. Il présentera un mémoire intitulé Pour une francisation accrue et une meilleure intégration des migrants, qui préconise une hausse qualitative et quantitative de l'usage du Français au travail et l'amélioration du système de sélection et d'intégration des immigrants.
« Le gouvernement du Québec doit accroître l'usage du Français chez les Néo-Québécois, qui constituent un groupe de plus en plus diversifié sur le plan démographique » affirme M. Archibald. « Québec doit perfectionner ses politiques afin de mieux choisir ses nouveaux citoyens et de mieux les intégrer aux fins de la sauvegarde de notre langue commune. »
Voici quelques-unes des recommandations formulées par M. Archibald à l'intention du gouvernement :
- Scinder le ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration en deux entités distinctes chargées des affaires civiques, d'une part, et de la migration, d'autre part.
- Élargir les politiques en matière de migration et d'immigration afin de tenir compte des nouvelles réalités résultant de l'adoption des ententes internationales comme l'ALENA et la ZLEA.
- Concevoir des programmes visant à accroître le retour au pays des francophones qui ont quitté le Canada.
- Repenser les moyens employés pour faire du Français la langue officielle de travail dans les milieux où elle ne l'est pas encore, tout particulièrement dans les secteurs industriels et commerciaux où œuvrent une forte proportion de migrants et d'immigrants, en mobilisant les employés des secteurs privé et parapublic ainsi que les syndicats.
- Respecter les droits de mobilité et offrir aux immigrants des incitatifs, notamment des programmes d'emploi, afin de favoriser une distribution régionale plus homogène des (im)migrants dans les régions périphériques.
- Accorder aux résidents permanents le droit de voter aux élections locales afin de les intéresser davantage aux affaires publiques.
- Attirer davantage de professionnels francophones compétents, en mettant sur pied des programmes spécialisés à l'intention des immigrants qui doivent harmoniser leur formation aux codes de pratique professionnelle en vigueur au Canada.
- Penser mondialement plutôt que de façon locale et encourager davantage les échanges professionnels et universitaires entre les Québécois et les citoyens du monde entier.
- Continuer à recruter activement des (im)migrants issus de pays francophones ou francophiles afin de consolider les assises du Français dans la province.
On peut obtenir un exemplaire du mémoire de M. Archibald en communiquant avec Sylvain-Jacques Desjardins, au 514-398-6752.
* M. Archibald est également responsable du Centre national de gestion du DELF/ DALF qui délivre des certificats de compétence en français langue seconde.
°ä´Ç´Ç°ù»å´Ç²Ô²Ôé±ð²õ du Prof. Archibald pour les 10 et 11 février SEULEMENT : 418-647-2411.