L’anxiété induite par la grossesse peut avoir une incidence sur la durée de l’allaitement maternel exclusif.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande l’allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie en raison des avantages qu’il représente, tant pour la mère que pour le nourrisson. Au Canada, quelque 32 % des femmes appliquent cette recommandation.
Si le lait maternel est l’aliment naturel de prédilection du nourrisson, l’allaitement est par ailleurs reconnu comme un comportement en santé appris qu’influencent nombre de facteurs physiques, sociaux et psychologiques.Les chercheurs de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ Kristin Horsley, Tuong-Vi Nguyen, Blaine Ditto et Deborah Da Costa rattachés au Département de psychologie et à la Faculté de médecine ont examiné si l’anxiété induite par la grossesse – les inquiétudes et les préoccupations associées particulièrement à la gestation et au post-partum – peut influencer la durée pendant laquelle une femme nourrit son enfant exclusivement au sein.
Les chercheurs ont utilisé les données de questionnaires d’autodéclaration de 412 participantes à une étude longitudinale qu’a dirigée Mme Da Costa, Ph.D. L’anxiété induite par la grossesse a été évaluée au moyen d’un questionnaire invitant les femmes à indiquer dans quelle mesure certains aspects de la grossesse les préoccupaient tels que les soins médicaux, les changements corporels et les soins à prodiguer à leur nourrisson. Les résultats obtenus ont démontré que les femmes sont plus susceptibles de nourrir leur enfant avec une formule lactée au cours des six premières semaines qui suivent l’accouchement si elles ont éprouvé plus d’anxiété induite par leur grossesse au début ou à la fin de la gestation.
Ces résultats, publiés dans le Journal of Human Lactation, appuient les recherches selon lesquelles l’anxiété induite par la grossesse est un élément prédicteur important de l’issue de la grossesse. «L’anxiété induite par la grossesse peut signaler qu’une femme est préoccupée par sa capacité d’adopter des comportements associés à la grossesse comme l’allaitement, et ce, particulièrement si elle éprouve des difficultés, alors que l’allaitement peut soulever des complications énormes, » de dire Mme Horsley.C’est pourquoi les « interventions prénatales conçues pour appuyer l’allaitement seul devraient comprendre des stratégies en vue d’atténuer la détresse liée à des aspects particuliers de la grossesse.»
L’article intitulé « The Association Between Pregnancy-Specific Anxiety and Exclusive Breastfeeding Status Early in the Postpartum Period », par Kristin Horsley, Tuong-Vi Nguyen, Blaine Ditto, and Deborah Da Costa, a été publié dans Sage Journals le 3 mai 2019.
Personnes-ressources :
Tuong-Vi Nguyen, MD, MSc (Français)
Professeure adjointe
Département de psychologie
Université ³ÉÈËVRÊÓƵ
tuong.v.nguyen [at] mcgill.ca
Kristin Horsley (Anglais)
Doctorante en psychologie clinique
Département de psychologie
Université ³ÉÈËVRÊÓƵ
Kristin.horsley [at] mail.mcgill.ca
Mona Noonoo
Adjointe aux communications
Services des relations avec les médias
Tél.: 514 398-5668
Mona.noonoo [at] mail.mcgill.ca