Si la période glaciaire nous était contée… par l’ADN du crocodile
Par quoi l’é±¹´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô du crocodile est-elle régie? Le climat? La montée ou la baisse des océans? Déterminés à trouver réponse à cette question, des chercheurs de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ ont constaté que la variation des températures et de la pluviosité avaient eu peu d’effets sur le flux génétique des crocodiles au cours des trois derniers millions d’années, mais qu’il en allait tout autrement de la variation du niveau de la mer pendant la période glaciaire.
« Le crocodile américain tolère d’énormes variations de température et de pluviosité. Mais il y a de cela environ 20 000 ans – à une époque où une bonne partie des eaux planétaires étaient congelées, formant les vastes inlandsis du dernier maximum glaciaire – le niveau de la mer a baissé de plus de 100 mètres, ce qui a créé un obstacle géographique qui a eu pour effet de stopper le flux génétique chez les crocodiles du Panama », explique José Avila-Cervantes, boursier postdoctoral travaillant sous la direction du Pr Hans Larsson, de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Les crocodiles, précisent les chercheurs, sont de bons nageurs, mais ils ne peuvent pas parcourir de longues distances sur la terre ferme. Ainsi, les populations de crocodiles des Caraïbes et du Pacifique ont été isolées l’une de l’autre, si bien qu’elles ont subi des mutations génétiques différentes.
L’équipe s’est intéressée à la tolérance de populations vivantes de crocodiles américains (Crocodylus acutus) aux variations climatiques en comparant avec des estimations paléoclimatiques pour la région au cours des trois derniers millions d’années, soit la période pendant laquelle se sont produites les variations climatiques extrêmes de l’époque glaciaire.
« Pour l’une des premières fois, nous observons là des traces laissées par la période glaciaire chez une espèce tropicale. C’est fabuleux de voir que la dernière glaciation a laissé des traces encore visibles dans le génome des crocodiles américains qui vivent sur les littoraux pacifique et caraïbe, s’exclame Hans Larsson, professeur de biologie au Musée Redpath de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
« Lorsqu’on constate que, selon toute vraisemblance, ces animaux ont toléré sans difficulté les fluctuations climatiques de la période glaciaire, on s’incline devant leur résilience au fil de l’histoire géologique. En fait, si l’on en juge par les conséquences des activités de chasse et d’aménagement du territoire menées au cours des dernières décennies, seul l’être humain semble capable d’ébranler véritablement les crocodiles », lance-t-il. Les résultats de cette étude témoignent de l’effet de l’environnement sur l’é±¹´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô génétique et indiquent sur quoi devraient porter les efforts de conservation de certaines populations de crocodiles au Panama.
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L’article « », par José Avila-Cervantes et Hans Larsson, a été publié dans Evolution.
L’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ
Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.