Vers de meilleures prothèses de la hanche
Par Katherine Gombay
Une bonne nouvelle en perspective pour les babyboomersĚý: des chercheurs croient avoir mis au point une prothèse de la hanche plus durable et moins susceptible d’entraĂ®ner des complications, par rapport Ă celles dont on dispose Ă l’heure actuelle. Le secret? Un implant qui «ĚýleurreĚý» le tissu osseux hĂ´te pour l’aider Ă rester vivant, grâce Ă sa structure qui imite la porositĂ© variable des os.
Fait intéressant, les nouveaux implants se distinguent principalement par une densité MOINS FORTE que celle des implants actuels, mais ils sont tout aussi robustes.
Duper le tissu osseux pour qu’il reste vivant
DamianoĚýPasini, celui qui a conçu la nouvelle prothèse de la hanche, montre la forme pyramidale des alvĂ©oles visibles Ă la surface de l’implant. Celui-ci, appelĂ© «Ěýtige fĂ©moraleĚý», relie le fĂ©mur vivant Ă l’articulation artificielle de la hanche. «ĚýNous avons reproduit, partout Ă l’intĂ©rieur de la tige fĂ©morale, les gradations de densitĂ© que l’on observe dans un vrai fĂ©mur, en crĂ©ant une trame composĂ©e de cavitĂ©s en forme de tĂ©traèdreĚý» explique-t-il. «ĚýMĂŞme s’il y a des espaces vides Ă l’intĂ©rieur des tĂ©traèdres, ces formes gĂ©omĂ©triques sont incroyablement robustes et rigides, ce qui les rend idĂ©ales pour supporter une charge. Il n’y a qu’à penser au treillis des piliers de la tour Eiffel.Ěý»
DamianoĚýPasini, qui enseigne le gĂ©nie mĂ©canique Ă l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ, travaille Ă cet implant depuis plus de 6Ěýans. Esquissant un lĂ©ger sourire, il retire d’une Ă©tagère de son bureau les versions antĂ©rieures de l’implant pour montrer tout le chemin parcouru.
«ĚýParce que l’implant imite la structure cellulaire des zones poreuses du tissu osseux du fĂ©mur environnant, il peut en quelque sorte leurrer le tissu osseux vivant, qui continue de travailler et reste bien vivant. Ce qui veut dire que notre implant permet d’éviter plusieurs des problèmes occasionnĂ©s par les implants actuels.Ěý»
De fait, le grand inconvénient de la plupart des implants réside dans le fait qu’ils sont pleins, ou qu’ils ne sont poreux qu’en surface, de sorte qu’ils sont beaucoup plus durs et rigides que l’os naturel. Par conséquent, ces implants absorbent une large part du stress mécanique imposé à l’os et se substituent à ce dernier dans la mise en charge (action de supporter le poids du corps), fonction habituellement assumée par le tissu osseux vivant du fémur. Or, en l’absence d’un stress suffisant pour stimuler la formation des cellules osseuses, le tissu osseux du fémur est graduellement résorbé par l’organisme et commence à se détériorer, devenant moins dense. Voilà l’une des raisons pour lesquelles de nombreux implants engendrent de la douleur et doivent être remplacés après un certain temps. Ce phénomène explique également pourquoi les personnes qui ont de tels implants éprouvent des difficultés lorsque leur prothèse doit être remplacée, car leur tissu osseux n’a plus sa structure normale ni la force nécessaire pour maintenir l’implant en place.
C’est d’ailleurs un problème de plus en plus fréquent en chirurgie orthopédique.
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ĚýUne version antĂ©rieure de la tige fĂ©morale Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý Ěý ĚýLe nouvel implant amĂ©liorĂ©
La pose de prothèses plus difficile la deuxième fois
Le DrĚýMichaelĚýTanzer du Laboratoire de recherche en orthopĂ©die JoĚýMiller de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ collabore depuis plusieurs annĂ©es avec DamianoĚýPasini. «ĚýParce que les gens pratiquent divers sports oĂą ils risquent davantage de se blesser qu’auparavant, le nombre de personnes plus jeunes qui ont besoin d’une prothèse de la hanche est en hausseĚý», affirme le DrĚýTanzer. «ĚýEn outre, comme les gens vivent plus longtemps, il n’est pas rare de devoir remplacer la première prothèse. Malheureusement, j’ai eu connaissance de nombreux cas oĂą le patient n’avait plus assez de tissu osseux vivant pour que l’implantation se dĂ©roule bien. Nous pensons que ce problème sera moins frĂ©quent avec le nouvel implant.Ěý»
Après divers tests concluants, les chercheurs sont si convaincus des propriétés exceptionnelles de leur tige fémorale qu’ils ont déjà déposé une demande de brevet. Selon eux, comme la conception de la tige est complètement compatible avec les techniques chirurgicales actuellement employées pour la pose d’une prothèse de la hanche, l’homologation de la prothèse par la FDA et son adoption par les chirurgiens devraient s’avérer plus faciles.
ĚýCompatibilitĂ© avec la technologie d’implantation existante
BurnettĚýJohnston, qui avait commencĂ© Ă travailler avec DamianoĚýPasini Ă la mise au point des implants lorsqu’il Ă©tait Ă©tudiant Ă la maĂ®trise, est maintenant inscrit Ă la FacultĂ© de mĂ©decine de łÉČËVRĘÓƵ.
Son but? ĂŠtre la première personne qui implantera l’une de ces prothèses de la hanche lorsqu’il sera devenu chirurgien et que les nouvelles tiges fĂ©morales auront Ă©tĂ© homologuĂ©esĚýaprès tous les essais et les mises au pointĚý– ce qui, selon DamianoĚýPasini, serait rĂ©alisable d’ici trois Ă cinqĚýans.
L’article «ĚýFully Porous 3D Printed Titanium Femoral Stem to Reduce Stress-Shielding Following Total Hip ArthroplastyĚý», par SajadĚýArabnejad et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans The Journal of Orthopaedic Research.
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