Les adolescents qui présentent des troubles du comportement, en particulier les filles, sont plus susceptibles de sexter, selon une étude
Il est important que les programmes faisant la promotion de comportements de sextage plus sains tiennent compte des besoins particuliers des adolescents et adolescentes aux prises avec un trouble du comportement. C’est ce que révèle une menée par une équipe de recherche de l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ.
Les adolescents qui présentent des troubles du comportement prennent part à davantage d’échanges de sextos, comparativement à leurs pairs chez qui de tels troubles ne sont pas présents. Même si cette tendance concerne aussi bien les adolescents que les adolescentes, les scientifiques ont constaté qu’elle était plus forte chez les jeunes femmes.
L’équipe de recherche a également révélé que les filles qui présentaient des problèmes du comportement pendant l’enfance étaient plus susceptibles de s’adonner au sextage à l’adolescence. Chez les garçons, toutefois, les troubles du comportement durant l’enfance ne seraient pas un facteur prédictif de sextage à l’adolescence.
Dans le cadre d’une enquête plus large sur les trajectoires de développement chez les enfants présentant des signes précoces de troubles du comportement, l’équipe de recherche a tenté d’en savoir plus sur les types d’activités de sextage pratiquées par les jeunes (l’envoi, la réception, le partage ou la réception de sextos partagés) et sur l’influence du genre sur les comportements liés au sextage.
Une manière d’explorer sa sexualité à l’ère du numérique
Les technologies numériques offrent un vaste espace dans lequel les jeunes peuvent explorer leur sexualité et leur identité. Les scientifiques insistent sur le fait que l’éducation sexuelle devrait également traiter des comportements sexuels en ligne et des différences comportementales entre les genres.
« Ce paysage numérique en évolution rapide apporte aussi de nouveaux risques, tels que l’extorsion sexuelle et la cyberviolence sexuelle. Par nos travaux, nous souhaitons contribuer à la promotion de comportements numériques sécuritaires chez les jeunes, surtout chez celles et ceux qui présentent des troubles du comportement », souligne Caroline Temcheff, professeure agrégée à l’Université ³ÉÈËVRÊÓƵ et directrice du Healthy Development Lab.
Les scientifiques invitent les enseignant(e)s, parents et professionnel(le)s en santé mentale à établir un dialogue ouvert et sans jugement avec les jeunes afin de les guider et de les aider à surmonter les difficultés liées aux interactions humaines à l’ère du numérique. Pour y parvenir, l’étude fournit des données sur les profils de jeunes qui sont les plus à risque.
« On doit reconnaître et soutenir les jeunes les plus susceptibles de subir de la maltraitance sexuelle, notamment les filles présentant des troubles du comportement », complète Audrey Mariamo, auteure principale de l’étude et doctorante en psychopédagogie et psychologie du counseling sous la supervision de Caroline Temcheff.
« Par ces efforts, on enseigne la littératie numérique aux jeunes et on les aide à parcourir les paysages numériques de manière sécuritaire et responsable », concluent les scientifiques.
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L’article « », par Audrey Mariamo, Alexa Martin-Storey, Michelle Déry, Melina Tomasiello et Caroline E. Temcheff, a été publié dans le numéro de mai 2024 de la revue Computers in Human Behavior.