łÉČËVRĘÓƵ

Interprofessionnalisme Ă  l’AQPA : des Ă©tudiants de łÉČËVRĘÓƵ rallient leurs forces au profit de MontrĂ©alais ayant une aphasie

Volume 10, numéro 2, 2012

Pour la plupart d’entre nous, le langage s’emploie de façon naturelle, comme lorsqu’on commande un café ou que l'on griffonne une liste d’épicerie. Cependant, près d’un tiers des personnes qui survivent à un accident vasculaire cérébral souffrent ensuite d’aphasie, une condition qui rend difficiles ces tâches simples de la vie quotidienne. L’aphasie est un trouble du langage provoqué par une lésion au cerveau pouvant perturber la production ou la compréhension du langage alors que la mémoire, l’intelligence et les autres capacités cognitives sont épargnées (voir Volume 6, numéro 1, mars 2009).

L’Association quĂ©bĂ©coise des personnes aphasiques (AQPA), un organisme communautaire sans but lucratif, offre du soutien et des services aux personnes ayant une aphasie. Elle est financĂ©e par le Projet de formation et de maintien en poste des professionnels de la santĂ© de l’UniversitĂ© łÉČËVRĘÓƵ, un programme de subventions fĂ©dĂ©ral dont le mandat consiste Ă  fournir des services aux groupes linguistiques minoritaires du QuĂ©bec et former des Ă©tudiants. Grâce Ă  ce projet, des Ă©tudiants de łÉČËVRĘÓƵ ont l’opportunitĂ© d’apprendre et de parfaire leurs compĂ©tences en complĂ©tant un stage au sein de l’Association. Par la mĂŞme occasion, des membres de l’AQPA, qui sont parvenus aux Ă©tapes les plus avancĂ©es de leur rĂ©Ă©ducation, reçoivent des services auxquels ils n’auraient normalement pas droit.

Le partenariat entre l’AQPA et łÉČËVRĘÓƵ a vu le jour en 2006 sous la forme de groupes de communication supervisĂ©s par une orthophoniste et gĂ©rĂ©s par des Ă©tudiants en orthophonie. Au cours des cinq dernières annĂ©es, nombre d’étudiants en orthophonie Ă  łÉČËVRĘÓƵ ont rĂ©alisĂ© un stage Ă  l’AQPA oĂą ils ont pu animer des groupes de conversation et organiser des activitĂ©s visant Ă  amĂ©liorer la communication. Ces activitĂ©s ciblent l’amĂ©lioration de compĂ©tences telles que la comprĂ©hension du langage et l’expression verbale, Ă©crite et gestuelle. Louise Bourbonnais, directrice de l’AQPA, affirme que les Ă©tudiants en orthophonie « sont des gens formidables qui insufflent la confiance Ă  nos membres de sorte qu’ils puissent s’exprimer et se faire comprendre. Leur prĂ©sence est d’une valeur inestimable. »

MalgrĂ© la rĂ©ussite de l’implantation des stages en orthophonie, le personnel de l’AQPA a constatĂ© que les besoins de ses membres ne se limitaient pas Ă  la communication. En effet, l’aphasie peut Ă©galement entrainer des dĂ©fis sur le plan social ainsi que sur la capacitĂ© Ă  effectuer certaines tâches quotidiennes. Le dĂ©partement du Service social de łÉČËVRĘÓƵ est donc Ă©galement entrĂ© en jeu en septembre 2011, lorsqu’un premier Ă©tudiant de cette discipline a fait un stage Ă  l’AQPA. Le travailleur social joue un rĂ´le de premier plan dans les soins apportĂ©s Ă  une personne aphasique. Établir une relation durable avec une personne souffrant d’une carence en communication prĂ©sente des dĂ©fis, et les familles des personnes aphasiques ont souvent besoin de l’aide d’un travailleur social afin d’y faire face.

En janvier 2012, un stage en ergothĂ©rapie de łÉČËVRĘÓƵ a aussi Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă  l’AQPA. L’ergothĂ©rapeute s’assure d’aider les membres de l’Association Ă  exĂ©cuter leurs activitĂ©s quotidiennes, que ce soit en lien avec les soins personnels, les loisirs ou l’efficacitĂ©. Les Ă©tudiants en ergothĂ©rapie et en service social ont fondĂ© ensemble un groupe de ressources communautaires au sein duquel ils proposent des sĂ©ances portant sur divers thèmes comme par exemple, comment faire du bĂ©nĂ©volat au sein de la communautĂ©, comment chercher un emploi ou comment participer aux activitĂ©s quotidiennes.

Ainsi, les étudiants des trois disciplines collaborent dans un contexte dit interprofessionnel, où les divers spécialistes travaillent de concert dans la poursuite d’objectifs communs pour les membres de l’AQPA. Cette formule profite non seulement aux membres, leur garantissant un soutien global et continu, mais aussi aux étudiants qui peuvent apprendre les uns des autres.

Anne Vogt, coordonnatrice de la formation clinique Ă  l’École des sciences de la communication humaine de łÉČËVRĘÓƵ, souligne le bienfait de diversifier les professions reprĂ©sentĂ©es Ă  l’AQPA : « Nous avons fait en sorte que toutes les disciplines se complètent auprès des personnes aphasiques membres de l’organisme. La communication, aussi importante soit-elle, ne rĂ©pond pas adĂ©quatement Ă  tous les besoins des personnes qui souffrent d'aphasie sur le plan de l’isolation et des questions psychosociales. Un seul service ne suffit pas Ă  cette population, qui a besoin de beaucoup plus. »

Un membre de l’AQPA témoigne : « J’ai vu mes compétences s’améliorer : la parole, l’écriture, la lecture et la compréhension. On doit persévérer, travailler plus fort pour progresser ». En s’exprimant laborieusement, ce membre souligne sa gratitude d’avoir pu rencontrer à l’AQPA de multiples personnes provenant de diverses communautés et présentant différents degrés d’aphasie. Il est également heureux de côtoyer des étudiants qui apportent le soutien nécessaire aux membres aphasiques en les motivant, en les aidant à améliorer leur élocution et en leur donnant la possibilité de participer aux activités de leur communauté.

Pour en savoir plus sur l’AQPA, visitez le site ou composez le 514-277-5678.

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