Conférence Osler 2003 a pour thème la question suivante : "Will Genomics Change Oslerian Medicine? "
La médecine telle que l'envisageait le docteur Osler pourrait subir, du fait de la recherche génomique, des transformations sur lesquelles le docteur John Irving Bell s'apprête à jeter de la lumière. Le docteur Bell, titulaire de la chaire de médecine Regius à l'université d'Oxford, sera à l'Université ³ÉÈËVRÊÓƵ le 5 novembre pour prononcer la conférence Osler 2003.
Au moment où les recherches génétiques et génomiques sont sur le point d'aboutir à la sphère clinique, le docteur Bell s'intéresse de plus en plus à l'incidence qu'elles auront sur la maladie. L'information génétique entraînera une redéfinition complète de la maladie qui sera envisagée comme un «phénomène» moléculaire catalyseur d'un processus biologique et non plus comme un enchaînement de syndromes cliniques et de résultats. Le docteur Bell fait preuve d'optimisme quant aux recherches en cours dans les domaines de la génétique et de la génomique. Selon ses dires, nous assisterons plus tôt que prévu à des transformations à l'issue desquelles les soins médicaux seront essentiellement axés sur la personne et ses réactions aux conditions environnementales ou aux divers traitements. La révolution génétique comporte toutefois des risques sociaux, économiques et politiques. Dans un article publié récemment dans le British Medical Journal, le docteur Bell y va d'une mise en garde contre la possibilité que l'évaluation rigoureuse des diagnostiques fondés sur le code génétique et la pharmacogénomique fassent l'objet de pressions visant la prise en considération des renseignements génétiques dans la pratique clinique courante.
Les médias et la population sont invités à assister à la conférence Osler donnée par le docteur Bell et parrainée par la faculté de médecine
Amphithéâtre Charles-F.-Martin, pavillon McIntyre
3655, promenade Sir-William-Osler
5 novembre à 18 h.
À l'instar de Sir William Osler, également titulaire de la chaire Regius, le docteur Bell est un Canadien, une sommité mondiale dans le domaine de la recherche médicale et de l'enseignement de la médecine. Originaire d'Edmonton et ancien élève de l'université de l'Alberta, le docteur Bell en était à la deuxième année de ses études en médecine lorsqu'il a reçu une bourse de la fondation Cecil Rhodes qui lui a permis de poursuivre sa formation à Oxford où il a obtenu son doctorat en médecine. Ce fut le début d'une illustre carrière au Royaume-Uni ayant atteint son point culminant en 2002 alors que le docteur Bell a été nommé par la Reine titulaire de la chaire de médecine Regius.
Au cours de la dernière décennie, pendant que le docteur Bell dirigeait le département de médecine du Nuffield College, de nombreux projets de recherche ont été menés à Oxford. Le docteur Bell a conçu et soutenu l'élaboration du nouveau «croissant de la recherche» biomédicale à Oxford, regroupant huit instituts. Parmi ceux-ci, mentionnons le Wellcome Trust Centre for Human Genetics (fondé par le docteur Bell en 1993), le Oxford Vaccine and Tropical Medicine Centre, le Oxford Centre for Diabetes, Endocrinology and Metabolism, le Centre for Cell and Molecular Physiology et le Centre for Cancer Medicine qu'on prévoit établir. Une fois mené à terme, ce complexe de recherche formera l'un des plus grands campus des sciences biomédicales de l'Europe.
De surcroît, il témoignera de la vision du docteur Bell quant à la pertinence des technologies génétiques et génomiques eu égard à la quasi-totalité des sphères de la recherche biomédicale. Les travaux scientifiques du docteur Bell portent essentiellement sur la génétique des maladies courantes. De surcroît, il étudie la réponse immunitaire et la génétique des maladies auto-immunes. Il a joué un rôle important en analysant la base génétique de la prédisposition d'une personne au diabète, à la polyarthrite rhumatoïde, à la sclérose en plaques et aux maladies intestinales inflammatoires. Il a circonscrit plusieurs des gènes en cause dans la prédisposition au diabète et à la polyarthrite rhumatoïde et a collaboré aux travaux à l'issue desquels des tétramères ont été utilisés pour la première fois, ainsi qu'aux travaux qui ont permis d'établir les caractéristiques du récepteur T8.